Accueil » Colloque UTRPP « Les ruses du vivant »
8, cours des Humanités
93322 Aubervilliers
Lees ruses du vivant
Marcel Bénabou, Aline Cohen de Lara, Laurent Danon-Boileau, Fanny Dargent, François Laroque, Estelle Louët, Catherine Matha, Anne Maupas, Alejandro Rojas-Urrego, Marie Caroline Saglio-Yatzimirsky, Irène Tamba, Jean-Yves Tamet, Eduardo Valenzuela
Présentation
Pour demeurer vivante, la psyché est condamnée à ruser entre ses attentes et les contraintes de la réalité, ou ses substituts que sont les exigences morales. D’un côté, elle doit assurer la survie du sujet en lui représentant les nécessités du réel (dont celles de la vie sociale). De l’autre elle doit soutenir son sens du plaisir. Entre les exigences du monde et ceux du désir l’écart est douloureux mais inévitable. Il engendre des tensions qui constamment mettent en péril les équilibres essentiels. Or la liaison doit se maintenir. A tout prix. Fût-ce par la ruse. C’est à ce travail de ruse que s’emploie le vivant.
Aujourd’hui pourtant il semble qu’entre les deux pôles l’écart grandit.
Tantôt le désir ou la destructivité surgissent sans limite, tantôt le quotidien morne est maintenu comme il est, tel quel. Et l’on pare au plus pressé pour écarter le pire. Mais dans les deux cas, la recherche d’un lien conflictuel entre le rêve et le réel semble trop coûteuse. On la déserte. Le détour qui ruse avec les pulsions d’amour ou de destruction dans leurs rencontres avec le monde perd sa légitimité. Car quand les interdits, les barrières et les limitations originaires perdent leur poids, et que les traumatismes font rage en tous sens le suspens comme le recours à la voie longue paraît inutile. Du coup, le goût de l’incertitude se perd. Plus de jeu possible. C’est tout l’un ou tout l’autre. Si le monde devient hostile au désir, l’abattement guette. S’il y est complaisant, la décharge brute surgit. Que ce soit celle d’Éros ou de Thanatos.
Toutefois, si l’enfant « appartient » à sa famille, à sa filiation, l’évolution socio-historique de son statut et notamment la convention internationale des droits de l’enfant, promulguée par l’ONU en 1989, le fait également advenir sujet de droit. En France, différentes lois voient le jour et notamment la création de l’Aide sociale à l’enfance (ASE) et la mise en place du défenseur des enfants. Le principe est, ainsi, de protéger tous les enfants victimes de maltraitances et/ou de négligences, principalement dans les familles. L’Etat s’implique donc désormais pour « l’intérêt de l’enfant », cela induisant une sorte d’« ingérence de l’État » au cœur « des familles » (Ségalen, 2010). Pour l’enfant, les choses ne sont pas simples car il doit, désormais, se débrouiller entre « appartenance » à la famille et « appartenance » à l’Etat. D’autant que ces différentes « appartenances » sont parfois divergentes, voire conflictuelles quand elles ne sont pas perverties par des réalités socio-historiques et culturelles passées et/ou leurs continuités contemporaines. En outre, de nouvelles questions se posent très régulièrement ces dernières années, en lien avec un contexte social, politique et géopolitique particulièrement violent envers les enfants et les adolescents.
L’objet de ce colloque sera d’examiner, avec obstination, les stratégies que le vivant peut inventer pour former des voies nécessaires et nécessairement paradoxales entre désir et réalité. Cliver, déplacer, résister, renoncer en sont les formes principales. Pour en parcourir les méandres, nous souhaitons susciter des consonances entre divers champs de compétence. Le thème ainsi fera l’objet de quatre dialogues entre un ou une psychanalyste et un ou une spécialiste venant d’un autre domaine du savoir ou de la culture, chacune des tables rondes correspondant à une forme majeure de ruse. Afin de rendre plus explicite les croisements et les parallèles, les présentations de chaque dialogue partiront du commentaire d’un fait, d’un document, ou d’un matériau clinique permettant la comparaison entre les exposants de la table.
Comité d’organisation
Aline Cohen de Lara, Laurent Danon-Boileau, Jean-Yves Tamet, Fanny Dargent, Estelle Louët, Catherine Matha
Intervenants
Marcel Bénabou : Membre de l’Oulipo, Professeur Emerite en Histoire Romaine, Université Paris Cité
Aline Cohen de Lara : Psychanalyste SPP, Professeure de psychologie, Université Sorbonne Paris Nord
Laurent Danon-Boileau : Psychanalyste membre formateur SPP, Professeur Emérite en linguistique, Université Paris Cité
Fanny Dargent : Psychanalyste, Professeure de psychologie, directrice du CRPMS Université Paris Cité,
François Laroque : Professeur Emérite en littérature anglaise, Université Sorbonne Nouvelle-Paris III
Estelle Louët : Psychanalyste, Professeure de psychologie, PCPP Université Paris Cité
Catherine Matha : Psychanalyste, Professeure de psychologie, UTRPP Université Sorbonne Paris Nord
Anne Maupas : Psychanalyste, membre titulaire de la SPP, psychosomaticienne, membre de l’Association Ipso-Pierre Marty
Alejandro Rojas-Urrego : Psychanalyste APF et SSPsa, Ancien Professeur de pédopsychiatrie Faculté de Médecine
Universidad Javeriana (Bogotá), Chef de Service, SPPEA, Fondation de Nant (Suisse)
Marie Caroline Saglio-Yatzimirsky : Professeur d’anthropologie de l’Asie du Sud à l’Inalco et psychologue clinicienne
(Hôpital Avicenne, Bobigny), Directrice de l’Institut Convergences Migrations (ICM-CNRS)
Irène Tamba : Professeur Emerite en Linguistique Japonaise, Ecole des Hautes Études en Sciences Sociales
Jean-Yves Tamet : Psychanalyste, membre titulaire formateur APF, Psychiatre honoraire des Hôpitaux
Eduardo Valenzuela : Sociologue, président de l’association Dialogues Citoyens
Inscriptions
Inscription gratuite et obligatoire par mail : organisation-evenements.llshs@univ-paris13.fr
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