La Nouvelle Revue de Psychanalyse, fondée en 1970, s’arrête – ou, pour reprendre le titre de son 50e numéro. s’inachève – à l’automne 1994. Voici donc cinquante volumes collectifs, tous centrés sur un thème qui a suscité, orienté et franisé chaque fois la réflexion. Ni objet savant, ni notion déjà répertoriée d’une théorie où les questions commandent les réponses, ce thème pris aux mots que l’on croit simples de la langue commune a souhaité induire le trouble de penser sans quoi il n’y a pas pensée mais croyance.
Ne pas rester « entre soi » a été le souci de la Revue mais aussi sa volonté de faire, comme dans toute analyse, l’expérience du transfert, ou l’épreuve de l’étranger, et de s’ouvrir à des travaux d’auteurs étrangers par leur pays , leur discipline , leur pensée singulière : la spécificité de la psychanalyse n’était pas postulée d’emblée, mais elle n’a pourtant cessé d’être présente, dans son objet, sa méthode, son terrain, évitant autant que possible aussi bien l’exégèse des textes que l’application d’une science.
Libre de toute appartenance à une institution psychanalytique ou universitaire comme de toute allégeance à la parole d’un Maître, la Nouvelle Revue de Psychanalyse n’a obéi qu’ à une exigence : rendre sensible, sans l’effacer, l’animation de l’inconscient, rendre son travail intelligible sans prétendre le maîtriser. Elle souhaite que ses lecteurs d’hier et ceux à venir reconnaissent dans le mouvement de pensée qui est le sien un peu de la démarche de la Gradiva qui, souple et décidée, avance entre la force des rêves et l’attraction de la vie.
DIRECTION
J.-B. Pontalis
RÉDACTION
François Gantheret, Michel Gribinski, Laurence Kahn
COMITÉ
Didier Anzieu, André Green, Jean Pouillon, Guy Rosolato, Victor Smirnoff, Jean Starobinski