Pour être présente dans les Universités, la psychanalyse ne s’est guère souciée des mises en garde des prudents et n’a pas attendu le blanc-seing des doctes. Pour faire l’objet d’énoncés universellement transmissibles, elle n’a pas attendu de recevoir son certificat d’épistémologie. Pour s’exposer hors du cercle de ceux qui sont passés par le divan, elle n’a pas attendu nos Universités parisiennes d’après 1968 : à qui donc s’adressait Freud dans ses écrits et ses leçons ?
Et qu’on ne nous objecte pas qu’il s’agit là, nécessairement, d’un discours « concernant » l’analyse, la contournant ou la vulgarisant ; ni, corrélativement, que nous nous adressons, en ces lieux de perdition, à la partie de notre auditoire où à l’instance psychique de nos auditeurs qui sont, par définition, rebelles à l’analyse, irrémédiablement défensives.
Dès l’aube du discours analytique, on peut mettre en évidence deux postulats implicites, que notre pratique à l’Université ne fait que pousser dans leurs conséquences : il est une façon analytique de parler analyse, telle que ce discours, par lui-même, ait un impact analytique. Et, d’autre part, toute parole d’analyse s’adresse, et par nature, à des « qui ont été », « qui seront » ou « qui auront été » en analyse. Non pas que cette parole prenne pour fin le recrutement de futures analyses, même si c’est là, parfois un de ses effets. Ce que je veux faire entendre, c’est qu’il existe une communication analytique possible parce qu’elle se fonde sur la communication virtuelle de chacun avec son propre inconscient. […]
DIRECTEUR DE PUBLICATION
Jean Laplanche
COMITÉ DE RÉDACTION
Yvon Brès, Pierre Fédida, Jacques Gagey
à partir de janvier 1989 :
Yvon Brès, Maurice Dayan, Pierre Fédida, Jacques Gagey, Jean Guyotat, Jacques Hochmann, Jean-Louis Lang
SECRÉTAIRE DE RÉDACTION
Philippe Gutton
à partir de janvier 1989 :
Alexandra Triandafillidis