Le rêve fondateur de Freud, celui d’une vie onirique tout entière au service de l’accomplissement de désir, ce rêve ne s’est pas brisé, il s’est compliqué, voire déformé. À quoi travaille le rêve ?
À déguiser un désir aussi inconscient qu’infantile afin de lui permettre de trouver le chemin vers la surface, fût-elle nocturne ? Ou à traiter, transformer un trauma passé ou actuel, sinon pour le « guérir », au moins pour en diminuer la force de destruction et l’implacable répétition ? Accomplir un désir ou prendre soin ? Ouverte par Freud (on peut rêver au-delà du principe de plaisir), la question n’a pas pris une ride. La voie royale du rêve mène toujours à la démesure de la vie psychique, que la source puise au sexuel le plus inconciliable ou à la destructivité la plus obscure.« Peut-être l’inconscient ne dort-il jamais… » Surtout pas la nuit.