Pour qui chercherait ici des définitions de la modernité, la lecture sera décevante. L’histoire du siècle passé, celle que pour l’instant nous vivons (mais savons-nous ce que nous vivons ? avons-nous la moindre idée de ce qui se fomente ?), ont donné d’autres significations à ce qui, par exemple, pour Rimbaud précisément, se jouait dans l’ordre de l’« inouï, du fulgurant, de l’illuminant ». D’autres idées sur ce qui peut être appelé « commencement » se sont frayé, se frayent leur chemin. Elles les discernent, ces commencements, comme plus dispersés, plus dissimulés, moins spectaculaires, et surtout, tributaires de la répétition, du ressassement, parfois de l’après-coup de mornes rabâchage.
Tout dans ce numéro, sans en faire systématiquement la critique, est à côté des idées qui ont cours sur la modernité et la post-modernité. L’inattendu se révèle véritablement inattendu, sans tambours ni trompettes, la plupart du temps en marge du champ officiel de la pensée, et parfois du champ social de l’innovation. C’est, pour nous, de ce côté que sont les surprises.
Automne 2001
Revue l’inactuel, Nouvelle série, n° 7, Circé Parution : 24-04-2002
SOMMAIRE
Du nouveau, de l’anachronique Marie Moscovici Littérature 2000, entre hier et tout de suite Claude Burgelin L’allure d’une pensée Jean-Michel Rey Les premières fois Patrick Lacoste « Cette espèce de brusque coupure » Carine Trévisan La sublime tentative Arlette Farge De l’impossibilité de reconnaître le nouveau : autour du 11 septembre 2001 Régine Robin Le métier d’amateur Aline Petitier De Proust au portable Chantal Thomas L’impossibilité d’être précis Didier Semin L’Origine du monde Claudine Cohen « J’écris ton nom » Klára Korompay Effet réversif et nouveauté évolutive Patrick Tort Daisy, Barbara, … Perséphone Nicole Loraux Les auteurs