Le dispositif psychanalytique, son invitation à la régression, à la rêverie... tout est fait pour ne rien concéder à la « réalité matérielle » au profit d'une actualisation de la réalité psychique... Faut-il en conclure pour autant que tout ce qui, du monde extérieur, vient perturber la poursuite du travail analytique est une résistance? La réalité psychique serait-elle un empire sans frontières? Après tout, «le père du patient peut mourir sans que celui-ci l'ait assassiné »! La réalité psychique n'est pas toute la « réalité». Y compris dans la psychose où «le moi se crée autocratiquement un nouveau monde, extérieur et intérieur à la fois». Sauf que le «fragment de réalité repoussé revient sans cesse forcer l'ouverture». Le paradoxe de la psychose est de faire de la réalité, du monde extérieur, la plus violente des instances psychiques.