Dans la présentation de notre numéro 1, « Guerres », et pour soutenir le titre de la revue elle-même, L’Inactuel, nous avions souligné le fait que ce titre impliquait une prise en considération constante de la dimension du temps. Pour ce deuxième numéro, « Emplois du temps », nous avons fait le projet, après en avoir proposé l’illustration sur la question de la guerre, d’aborder le thème du temps pour lui-même. Nous avons souhaité, d’une part, qu’il soit approché à travers divers champs de pensée, de façon à saisir comment sa conception se diversifie et prend, dans chaque cas, ses particularités. Mais, d’autre part, les diverses contributions ont permis, nous semble-t-il, de montrer de quelle façon, au-delà des différences entre les démarches, les questions soulevées se font écho de quelque façon de l’une à l’autre des conceptions et des expériences du temps. Ce qui nous paraît justifier l’approche non unifiée ni cantonnée dans un découpage strictement spécialisé que nous proposons dans cette revue : car ce qui nous frappe cette fois encore, c’est que les convergences l’emportent sur la dispersion. Dans chacune des approches, la question du temps se pose bien d’une façon qui n’est nullement rituelle ni conventionnelle : elle modifie les points de vue non seulement sur elle-même, mais sur la structure des réalités visées et sur leurs représentations, fussent-elles « scientifiques ». […]