Les progrès de la médecine occidentale tendent de plus en plus vers une dualité où l’homme est mis entre parenthèses et où le corps suscite toute l’attention. Le modèle de la transplantation d’organe révèle pourtant l’impossibilité anthropologique de concevoir l’homme comme une machine.
Dans notre pratique clinique, le rejet organique ou psychologique est fréquent ; à la biocompatibilité des tissus, il faut ajouter une psychocompatibilité entre l’objet de la greffe et le malade. En effet, si l’on peut constater que tomber malade d’abord, puis se faire transplanter bouleverse singulièrement l’économie psychosomatique d’un sujet, l’issue du processus de remaniement inhérent à ces situations dépend d’une infinité de facteurs tant physiologiques que mentaux.
Inscrit dans une perspective psychodynamique et rendant compte de la dialectique du je et de l’autre au cœur même de l’imaginaire de la transplantation, cet ouvrage pose la question d’une participation du fonctionnement psychique dans le cours clinique de cette procédure thérapeutique ; l’abord psychanalytique du vécu de la greffe constituant un modèle pour penser et approfondir les théories freudiennes de l’inconscient. En effet, pour continuer à vivre, la greffe d’organe impose une relation avec un hôte, un autre, étranger à soi-même. Or, l’autre n’est-il pas mon propre inconscient ?
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L’énigme de la greffe
Le je, de l’hôte à l’autre
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