Accueil » LA JOURNÉE DE l’APF À LYON : Au commencement, la folie ?
15, parvis René-Descartes,
69007 Lyon (métro Debourg)
Au commencement, la folie ?
Interventions de Catherine Attale, Fafia Djardem, Laurence Kahn
Aujourd’hui un peu délaissée dans le champ de la psychanalyse, la notion de folie n’en reste pas moins précieuse par sa capacité à réinterroger les fondements de la psychanalyse et de ses outils conceptuels inévitablement soumis à l’usure et à l’entropie. Qu’elle soit majuscule ou discrète, la folie est cet autre qui au cœur de la raison vient la subvertir. De tout temps, elle a été vertement refoulée, un peu comme le contenu latent du rêve que Freud a également envisagé comme une psychose de courte durée ordonnancée par les mêmes formations délirantes et hallucinatoires ; formations si proches de celles du fou, ce rêveur déraisonnable trop emporté par son rêve sans fin. Cette folie ne serait-elle pas tout aussi présente au cœur même de la situation analytique ? Folie d’inviter un semblable à dire ce qui lui vient, à dire ce qu’il sait, parfois ce qu’il cache mais surtout ce qu’il ne sait pas ? Dominée par un processus de réincarnation permettant de renouer avec ce commerce d’amour et de haine à la fois reçus et donnés, cette conception méconnaît toutefois la dimension irréductible des processus de pensées qui sont à l’œuvre dans cette réactualisation. Mais quelles seraient la nature et l’efficience de ces processus avant qu’ils ne soient confusément reconnus comme une séduisante contrefaçon d’un passé toujours actuel ? Car ce n’est que dans un après-coup, plus ou moins lointain, que cette folie se révèle une chose bien étrange – l’inquiétant, l’intranquille, la « folie » du transfert…. Mais avant ce surplomb et cette saisie par l’analyste des événements psychiques et des transferts qui gouvernent la cure, ne faudrait-il pas consentir, dans les commencements de toute cure, à une certaine folie qui nous travaillera avant même que nous puissions la reconnaître ? Toutefois, comment reconnaître le morceau de vérité de cette folie et par quelle voie nous saisissons-nous de cet écart entre ce qui nous est dit et ce qui nous est fait ?
