Il y a peu, on a découvert avec un malaise certain que la « beauté » pouvait être le fait trivial d’un corps étranger : d’une prothèse de sein siliconée par exemple. L’introduction d’un corps étranger dans l’organe familier a introduit du même coup des questions dans nos représentations : quels sont les gestes psychiques – perceptions, évaluations – par lesquels on décrète qu’il y a un corps étranger et que c’est un intrus ? L’hôte qu’est notre corps n’est-il pas lui-même un étranger, autonome, avec lequel on tente sans cesse de se familiariser ? Le « corps étranger » ne fait-il pas écho à une question sociétale majeure ?
Tenter de répondre appelle une (re)définition préalable d’un moi-corps, individuel et social, et de nos modèles de pensée.
Printemps 2013
Revue penser/rêver, n° 23, l’Olivier Parution : 11-04-2013
SOMMAIRE
J.-B. Pontalis dans quelques-uns de ses lieux Michel Gribinski – Anatomie animique Henri Normand – Queer transfert Athanasios Alexandridis – Élégie de la luxure Fausto Petrella et Vanna Berlincioni – Quand l’analyste s’habille en Prada François Gantheret – Drôle de corps Daniel Widlöcher – Un corps en délire Khadija Lahlou-Laforêt – La machine Fanny Dargent – Un démon dans l’oreille Antonio Alberto Semi – Dépasser la perception Christian David – Sous l’étrange(r), le familier perce Alain Boureau – NAUSS Julie Claustre – Essorillage Elsa Marmursztejn – Uterus Ecclesiae Jean-Michel Rey – Nommer et faire voir Pierre Bergounioux – Le corps à l’œuvre Glossaire : Miguel de Azambuja – Le corps est un mot étranger Pollen : Blandine Ponet – Au centre d’accueil Jean-Baptiste Roux – Autoportrait contre-nature Fausto Petrella – Les dents de la rose Trans : Adam Phillips – Contribution d’Edward Lear à la psychanalyse britannique En analyse : Jacques André – Catastrophes