Accueil » LA JOURNÉE DE l’APF À LYON : Au commencement, la folie ?
15, parvis René-Descartes,
69007 Lyon (métro Debourg)
Au commencement, la folie ?
Interventions de Catherine Attale, Fafia Djardem, Laurence Kahn
Comité d’organisation : Claude Arlès, Loïc Brancart, Elisabeth Cialdella, Isabelle Pays, Caterina Maggi Perpoint, Tanya Stefanova
Aujourd’hui un peu délaissée dans le champ de la psychanalyse, la notion de folie n’en reste pas moins précieuse par sa capacité à réinterroger les fondements de la psychanalyse et de ses outils conceptuels inévitablement soumis à l’usure et à l’entropie. Qu’elle soit majuscule ou discrète, la folie est cet autre qui au cœur de la raison vient la subvertir. De tout temps, elle a été vertement refoulée, un peu comme le contenu latent du rêve que Freud a également envisagé comme une psychose de courte durée ordonnancée par les mêmes formations délirantes et hallucinatoires ; formations si proches de celles du fou, ce rêveur déraisonnable trop emporté par son rêve sans fin. Cette folie ne serait-elle pas tout aussi présente au cœur même de la situation analytique ? Folie d’inviter un semblable à dire ce qui lui vient, à dire ce qu’il sait, parfois ce qu’il cache mais surtout ce qu’il ne sait pas ? Dominée par un processus de réincarnation permettant de renouer avec ce commerce d’amour et de haine à la fois reçus et donnés, cette conception méconnaît toutefois la dimension irréductible des processus de pensées qui sont à l’œuvre dans cette réactualisation. Mais quelles seraient la nature et l’efficience de ces processus avant qu’ils ne soient confusément reconnus comme une séduisante contrefaçon d’un passé toujours actuel ? Car ce n’est que dans un après-coup, plus ou moins lointain, que cette folie se révèle une chose bien étrange – l’inquiétant, l’intranquille, la « folie » du transfert…. Mais avant ce surplomb et cette saisie par l’analyste des événements psychiques et des transferts qui gouvernent la cure, ne faudrait-il pas consentir, dans les commencements de toute cure, à une certaine folie qui nous travaillera avant même que nous puissions la reconnaître ? Toutefois, comment reconnaître le morceau de vérité de cette folie et par quelle voie nous saisissons-nous de cet écart entre ce qui nous est dit et ce qui nous est fait ?