Accueil » LA JOURNÉE DE L’APF À NANTES : Où mènent nos rêves ?
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Où mènent nos rêves ?
J’ai fait un rêve, I have a dream… Rêver est un faire où s’accomplissent instantanément sur un mode hallucinatoire les souhaits inconscients que la réalité refuse. Tout au moins le tente-t-il, même si la fixation à des traumas précoces l’asservit à la compulsion de répétition, même si le moi dominé par les forces pulsionnelles et celles de la censure, n’assure plus la cohérence de son récit en laissant surgir l’angoisse. Le cauchemar serait le témoin de cette défaillance du travail onirique.
Les rêves lestent la vie psychique d’un poids de réalité avec le retour d’expériences du passé vécues et refoulées ou même non advenues, tout comme ils lestent le discours d’une force de conviction et de croyance. « Ce que les enfants ont vécu à l’âge de 2 ans sans l’avoir compris, ils n’ont jamais à s’en souvenir, sauf dans les rêves », écrit Freud , attribuant ainsi au rêve la mémoire de l’infantile, tout en soutenant jusqu’à la fin de son œuvre la théorie du rêve comme accomplissement de désir.
Si le rêve est gardien de notre sommeil, c’est qu’il détient ce potentiel de vivance psychique inaltérable. Il est aussi source de créativité, et son langage d’images continue d’inspirer poètes et artistes dont les surréalistes seront l’exemple le plus remarquable.
Mais pour le psychanalyste, seule l’interprétation de son récit, disséqué et soumis aux associations du rêveur permettra l’accès aux pensées inconscientes , déformées par le travail des processus primaires, demeurant ainsi une « voie royale vers l’inconscient ». À condition toutefois qu’il ne se prenne pas pour lecteur et destinataire de ce récit que lui adresse l’analysant et accepte de n’être qu’un reste diurne dans sa construction , comme l’énonçait Pierre Fédida, et continue d’assurer sa fonction d’écoute flottante. Comment le rêve interfère-t-il au sein des enjeux transférentiels et contre transférentiels ?
Où mènent nos rêves ? Se dissolvent-ils dans l’associativité tout en gardant ce point obscur de notre vie psychique, cet ombilic que Pontalis associait au corps maternel, source énigmatique inépuisable de l’inconnu ? À quelles interprétations nous mènent-ils dans notre pratique analytique complexifiée par les recherches théoriques post freudiennes et les données cliniques contemporaines ?