L’influence du corps et le processus somatique pendant une psychanalyse ou une psychothérapie soulèvent toujours des interrogations et n’ont pas perdu leurs actualités. Cet ouvrage, épuisé depuis plus de trente ans, est à la fois une référence et un témoin de la période de réflexion intense qui caractérise la psychanalyse des années 1970-1980.
On y trouve notamment le début d’une double approche, phénoménologique et psychanalytique, qui prend appui sur la pratique clinique dite des « cas difficiles » – questionnant dans le vif l’analyse, l’analyste et leurs limites. La réédition de cet ouvrage a été envisagée par l’auteur peu avant sa mort. Pierre Fédida a rédigé – à cet effet – une nouvelle préface un quart de siècle plus tard.
Un débat de fond s’ouvre au sujet des pratiques en psychothérapie. Dans la première édition, l’auteur signalait déjà : « Sous l’apparence de progrès thérapeutique, les techniques corporelles constituent fréquemment une entreprise de régression sauvage. Il ne fait donc pas de doute que ces techniques – alléguées comme psychothérapeutiques – se conçoivent comme une contestation de la psychanalyse. » Et de prévenir : « N’oublions pas que la folie se joue dans le glissement du corps, entre les corps, outre les mots. - Le corps s’entend essentiellement du vide et de l’absence. Le lieu de son écoute – serait-ce l’écoute d’un voir ou d’un toucher – s’appelle espace de séance. »