Dans une période où la psychopathologie est secouée par le développement des neuro-sciences, la psychanalyse est contrainte de réinterroger ses relations avec la biologie. Faute de quoi, elle laisse s’élargir un fossé qui la sépare progressivement des connaissances scientifiques sur le corps, et risque d’apparaitre peu à peu comme une spéculation abstraite coupée du réel.
La biologie a pourtant été une source capitale d’inspiration de la pensée freudienne, même si c’est par le truchement d’une démarche critique. La réflexion psychanalytique est en rupture avec la médecine comme pratique, mais pas avec la biologie.
Dans le prolongement de l’exigence freudienne de mettre au jour les articulations entre anthropologie biologique et anthropologie psychanalytique, l’auteur propose d’affronter le déchiffrage biologique du corps incluant les acquisitions récentes de la neuro-chimie, au déchiffrage psychanalytique du corps enrichi de la clinique et de la théorie psycho-somatiques. De l’interprétation comparée du corps par la biologie et la psychanalyse ressortent des points de convergence inattendus qui, loin de discréditer la théorie psychanalytique, semblent au contraire appuyer nombre de ses affirmations sur le fonctionnement humain. Si la recherche biologique peut sans doute trouver ici matière à réflexion ( notamment sur les fonctions biologiques de l’angoisse, de la mémoire et du rêve ), le parcours opéré à travers la physiologie des régulations conduit aussi à formuler des questions que la psychanalyse ne traite pas assez rigoureusement, notamment en ce qui concerne les comportements innés et l’hérédité. Dans la deuxième partie du livre, l’auteur envisage les prolongements de la théorie du fonctionnement psychique qu’implique la référence aux données fondamentales du corps biologique.