On sait que Freud n’a pratiquement pas théorisé le concept de contre-transfert et qu’il a laissé à l’état d’ébauche métapsychologique celui de transfert qui, du point de vue psychopathologique, est pensable comme le processus critique par excellence. Le transfert est crise et même selon la seule acception que la psychanalyse peut accorder à ce mot, en ce sens où le rêve est une psychose dans la nuit de chacun et où tout symptôme est la modalité d’existence critique et clinique d’une théorie singulière et occulte de soi. Dans ces conditions, le concept de contre-transfert ne gagne-t-il pas à rester celui de l’implicite métaphore négative du père dans l’analyse ?
Pourtant, la nécessité d’ouvertures cliniques de la psychanalyse à des « pathologies » qui paraissaient hors de son champ, a entraîné de très nombreux travaux à accorder une importance technique et théorique centrale au concept de contre-transfert. Comme si c’était le contre-transfert qui venait à subsumer la crise et, dès lors, à servir d’instrument psychique prévalent de l’observation et pour la compréhension des expériences critiques vécues par les patients. D’où le renforcement de certaines significations accordées à la technique psychanalytique et des changements tout à fait déterminants de la structure et de la fonction de la théorie.
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Crise et contre-transfert
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Collection Psychopathologie, PUF, 1992.
Réédition : Collection Quadrige, Essais Débats, 13 mai 2009