La figure des mères rendues folles par leur maternité, de mères meurtrières, fait partie intégrante de notre culture depuis que la démesure ( l’hybris ) de la mère antique se déploie dans les tragédies grecques. Et pourtant la psychanalyse, comme les idéologies « maternalistes », a tendance à gommer cet aspect archaïque de la mère, et à déplacer l’origine de l’agressivité du côté de l’enfant.
Certes, la confrontation avec l’emprise et la violence maternelles nous pousse vers des abysses angoissants dès lors que s’y profile l’ombre d’une mère maltraitante. Mais le livre de Françoise Couchard nous rappelle combien les limites entre un amour éperdu pour l’enfant et une emprise violente à son endroit sont fragiles.
L’auteur analyse les mécanismes pouvant conduire la mère au meurtre de l’enfant quand elle ne supporte plus qu’il lui échappe ou ne lui ressemble pas suffisamment. Les comportements d’emprise et de violence - et particulièrement dans la relation mère/fille - s’ancrent, dès l’enfance, sur l’imposition de modèles préformés et se poursuivent durant la puberté par l’effraction dans le corps, le sexe et les contenus de pensée.
La perspective psychanalytique, illustrée de nombreux cas cliniques, est ici enrichie d’emprunts à l’histoire des mentalités et à l’anthropologie.
A l’occasion de cette seconde édition, l’auteur explore comment les progrès des technologies médicales - plus particulièrement sur la procréation -, ainsi que l’évolution des mentalités et des lois sur le couple et sur la famille ont pu, depuis une dizaine d’années, modifier la figure et les fonctions maternelles. Elle analyse également l’impact de ces facteurs sur les fantasmes originaires et les mythes sexuels.
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Emprise et violence maternelles
Étude d'anthropologie psychanalytique
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