« Tu es un accident, tu n’étais pas désiré »… Si ces mots ne sont pas des mots de tous les jours, ils ne débordent pourtant pas les limites d’une folie ordinaire. Comme celle de confier à un ami de la famille, en présence du quatrième enfant : « Je me serais bien arrêté à trois. »
Folies minuscules… L’idée n’est pas éloignée de celle qui fait écrire à Freud une Psychopathologie de la vie quotidienne, soit la rencontre en un même lieu de l’ordinaire et du désordre, quelque chose comme « l’inconscient de tous les jours ».
Mots de haine ou mots d’amour, les folies minuscules font flèche de tout bois : « Tu es celui que j’ai le plus désiré », « mon enfant est tout pour moi ».
Enceinte, accouchée, tout absorbée par le souci du nourrisson, chair et psyché mélangées, peut-on être mère sans être folle ? Sur cette donnée de la vie commune, Winnicott ira jusqu’à fonder une théorie psychanalytique. Au rayon des folies minuscules, les folies maternelles ne sont pas seules, elles n’ont pour privilège que d’être (généralement) les premières.
Des folies minuscules aux folies meurtrières, il y a plus qu’un pas, quand la folie devient évidente, parfois délirante, quand il n’est d’autre issue que de faire disparaître l’être proche, trop aimé, trop haï. C’était en Guadeloupe, il y a une vingtaine d’année.
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Folies minuscules
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508
Collection Connaissance de l’inconscient, série Tracés, Gallimard.
Parution : 17-01-2008.