La situation des sujets dépendants des substances psychoactives a profondément changé en France depuis la mise en place, sur une grande échelle, de thérapeutiques de substitution. Avec ces produits, ces sujets peuvent tolérer le manque de toxique et retrouver un état affectif leur permettant de se réadapter et de bénéficier de la prise en charge psychologique et sociale nécessaire.
Cette nouvelle situation nécessite qu’on réfléchisse a nouveau sur la place du sevrage. Quelle doit être la durée de la substitution ? L’expérience montre que chez certains sujets elle doit être longue et peut-être définitive. Mais c’est un pis-aller. La substitution n’est qu’un outil de régulation de l’addiction et n’entraîne pas un retour à la santé. Dans ces conditions, quand faut-il passer au sevrage ? Pour quels sujets ? Comment ?
Le sevrage n’est pas lui-même une fin en soi. Il est une condition et une manifestation de la guérison mais à lui seul, il n’est pas guérison. Il faut bien situer sa place dans l’évolution du sujet dépendant comme une étape dans une prise en charge au long cours associant soins médicaux, psychothérapie et aide à la réinsertion sociale.
La conférence fait le point sur les connaissances actuelle, concernant la préparation et la mise en place des sevrages, les évaluations préalables, l’organisation du projet de soin, les modalités et les conditions pratiques de réalisation, et le suivi médico-psycho-social indispensable. Elle relève aussi les insuffisances de connaissances dans certains domaines et propose des axes de recherche.