Forçant sur sa carcasse, l’obligeant à suivre, Paul Cézanne s’avance, sans cesse, vers Sainte-Victoire, l’éternellement belle, l’intemporelle à chaque instant naissante, jamais atteinte. Tout comme bien d’autres offrandes qui m’ont été adressées et que je n’ai pas su recevoir, j’ai perdu Jeanne parce que je voulais la posséder, parce que je voulais m’achever en elle et que, heureusement, elle s’y est refusée, non par quelque fierté, mais pour demeurer en elle-même comme demeurent, résident en leur être, intangibles, les pommes de Cézanne, les hommes debout de Giacometti, Sainte-Victoire.
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Petite route du Tholonet
Auteur :
1167
Collection L’un et l’autre, Gallimard.
Parution : 10 mars 2005