Le domaine de la psychanalyse est celui de la parole - et du silence : il s’agit de redonner vie à ce qui est mort dans le psychisme, de rendre le pouvoir de communiquer à ce qui n’a pas trouvé sens, d’inventer les mots pour le dire… La pensée verbale est l’instrument de ce travail. Mais une théorie psychanalytique satisfaisante du langage et de la parole existe d’autant moins que la part psychotique inhérente à toute personne a précisément pour propre d’attaquer les liens que cette pensée verbale cherche à établir : le texte célèbre de Bion sur cette question, qui est ici traduit pour la première fois, en porte témoignage.
Les auteurs de cet ouvrage fournissent des éléments d’une théorie, construite à partir de leur pratique, clinique et réflexive, de la parole : cri du bébé, mutisme psychogène, bégaiement, passage à l’acte, parole-machine, langage mathématique, écriture narrative. Leur perspective commune est de situer la parole dans l’aire intermédiaire entre le corps, dont elle procède par métaphore, et le code qui en définit les modalités sociales et culturelles.