Les Essais sur le symbolique (1969) étaient axés sur la figure du père, la fonction de la loi, les rapports du langage et de l’inconscient.
Ce nouveau livre de Guy Rosolato nous fait mesurer l’importance de l’autre versant que la référence prévalente au père risque d’autant plus aisément de camoufler qu’il doit demeurer zone d’ombre, garder une affinité avec le non-dit : la relation originelle à la mère dont l’auteur montre qu’elle façonne ce qu’il nomme la relation d’inconnu.
Relation d’inconnu - notion calquée sur celle, usuelle en psychanalyse, de relation d’objet - et non à l’inconnu qui, une fois localisé, serait par là même évacuable. Ce sont plutôt les effets en chacun de nous de cet inconnu, de ce que Breton appelait l’« infracassable noyau de nuit », que le livre rend sensibles, à travers l’étude ainsi renouvelée d’organisations psychopathologiques comme le fétichisme et la dépression, d’instances comme le narcissisme et les idéaux, de formations de l’inconscient comme le souvenir-écran. Des thèmes fantasmatiques tels que celui de l’enfant mort et des concepts originaux - entre autres, l’« oscillation métaphoro-métonymique » et l’« objet de perspective » - peuvent alors être dégagés.