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Dans notre monde hyperconnecté, l’emprise semble pouvoir s’emparer de toutes les interactions sociales et menacer l’ensemble des rapports intersubjectifs. Derrière cette prolifération de sujets « sous emprise », nul doute que se profile le duo père-mère, ce couple dominant de l’enfance. La référence au toucher, mode d’échange le plus précoce qui soit entre l’adulte et le nouveau-né, ancre l’emprise dans les tout premiers temps de la vie. L’emprise est une mainmise. Selon Freud, elle ordonne la différence des sexes en assurant à l’homme une « prise » sur son objet sexuel. La « brutale pulsion d’emprise masculine » ne doit pourtant pas faire oublier la puissance de l’emprise au féminin. Parce qu’il n’est pas de relation qui y échappe, l’emprise est une notion qui interroge la psychanalyse elle-même, qu’il s’agisse de la pratique, du transfert ou de l’institution analytique.