La violence est omniprésente dans la vie sociale, où elle apparaît parfois comme la seule force régissant les rapports entre groupes sociaux ou entre peuples. Ces manifestations abondent dans l’histoire présente et passée, des génocides aux purifications ethniques, du terrorisme à la violence d’État. Certains ont pu parler de la nécessaire violence accoucheuse de l’histoire ou prétendre que la violence constituait un élément fondamental dans les rapports de domination qui régulent les relations entre individus au sein des groupes sociaux. Une violence sociale, institutionnelle serait alors l’organisateur structurel de la vie sociale. Robert Musil a montré dans Les désarrois de l’élève Törless comment la violence pouvait constituer un lien fondamental dans le jeu des interrelations au sein d’un groupe d’adolescents, et comment cette violence pouvait se laisser infiltrer de pratique sexuelle sado-masochiste entre les individus.
La violence est aussi présente à l’aube de la vie humaine. Pour Otto Rank, elle serait agissante dès la naissance, dans le traumatisme que constituerait le passage du milieu intra-utérin au monde extérieur. Il s’agit là pour lui d’une violence fondatrice de la nature humaine. […]