Tous les psychanalystes s’accordent pour donner, après Freud, une place centrale au concept de névrose infantile. Tous, par contre, ne s’accordent pas sur la signification exacte de la névrose infantile dans le développement normal ou pathologique de la psyché. Pour certains, il est le moment organisateur par excellence du fonctionnement psychique, celui autour duquel s’articulent tous les destins individuels, depuis la normalité jusqu’à la pathologie la plus sévère de la personnalité, en passant par les états névrotiques avérés, ceux précisément que Freud a explorés par la psychanalyse et à partir desquels il a forgé le concept de névrose infantile. Pour d’autres, elle est déjà un système défensif hautement élaboré, visant à protéger le moi contre les angoisses les plus archaïques et contre la désorganisation qui le menace, au début de l’existence, mais aussi dans toute situation traumatique sévère. Les contributions qui composent ce volume du Journal de la psychanalyse de l’enfant illustrent ces différents courants de pensée, qui d’ailleurs ne sont peut-être pas aussi incompatibles les uns avec les autres qu’il pourrait sembler à un premier abord. Pour y voir plus clair il nous faut revenir aux origines : la définition par Freud du concept de névrose infantile. […]