Si la sexualité infantile est devenue moins scandaleuse depuis sa découverte par Freud, le sexuel, la face pulsionnelle de la vie sexuelle infantile n’en reste pas moins « insupportable ». Cela se dit de l’infantile insoumis et même de la psychanalyse qui ne croit pas à l’innocence de l’enfance. Ce livre, dans une réflexion théorique et clinique, revisite cette référence originaire de la psychanalyse.
Le conflit entre le sexuel pulsionnel et la vie de représentation est le moteur du travail psychique. Sans lui ne peuvent se penser ni le fantasme, ni l’érogénéité, ni le refoulement ou le masochisme originaires, ni l’amour, ni la haine et la force de répétition délétère de la pulsion de mort. Chacune de ces notions est envisagée dans son lien au sexuel. Les étapes de la découverte s’associent à des récits de cure où s’entend l’actualité de la question dans la clinique contemporaine et dans les débats qui traversent la société, comme l’identité sexuelle ou de genre, la violence intrafamiliale ou la prévalence de la domination sur la différence. Toute la vie durant, le sexuel se révèle être un espace de transformation en arrière-plan de toutes les activités psychiques ainsi que la matrice de la créativité.
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Comment la haine pathologique est transformable par le jeu
La haine est consubstantielle au psychisme, car au fondement de la différenciation de l'objet et du sujet, et de la vie relationnelle. Elle reste présente tout au long de la vie, en se liant à l'amour en des configurations variées qui donnent à la vie amoureuse et sociale ses infinies nuances. Les destins d'une haine trop pure sont ici explorés, car à la racine de la plupart des pathologies psychiques, surtout les états limites et les psychoses. L'utilisation du jeu dans les traitements psychanalytiques de ces pathologies, depuis la mélancolie jusqu'à la paranoïa s'avère particulièrement efficiente. La haine déborde la scène intime de la psyché et de la famille et s'étend aux groupes, thérapeutiques ou sociaux. La plus grande destructivité est alors à l'œuvre comme le montre la dernière partie de ce livre.
Sous la direction d'Isaac Salem et Philippe Valon
Avec le jeu, restaurer l'espace du rêve contre le délire
« Le délire est avant tout un délire d'origine, […] dont il vient pallier les trous ou les incohérences », écrivait Antoine Nastasi. Avec Freud, le rêve est la voie royale d'accès à l'inconscient. Le jeu a été lui aussi promu au rang de voie d'accès à l'inconscient depuis Winnicott, en particulier quand les conditions narcissiques ne sont pas réunies pour que le sujet puisse rêver et y trouver matière à figuration et à représentation. Là où le délire se veut certitude, le rêve n'a plus sa place pour rétablir un espace transitionnel qui supporte l'énigmatique, l'indécidable, le conflit psychique. Parmi les formes de jeu qui peuvent restaurer un fonctionnement qui supporte l'ambiguïté, le psychodrame peut être une voie pour retrouver la fiction imaginaire. Il rend ainsi possible l'accès à une conflictualité et à un « faire semblant pour de vrai ».
Sous la direction d'Isaac Salem et Philippe Valon
Modèles de recherche et pratiques cliniques
L’hôpital est un lieu de souffrances plurielles : souffrances du corps et du psychisme, des patients, de leurs proches, des soignants. La « vie somatique » y est privilégiée, souvent au détriment de la « vie psychique ». Les psychologues cliniciens travaillant à l’hôpital sont ainsi amenés à représenter cette vie psychique. Dans les services de soins où ils travaillent, ils vont à la rencontre des patients de tout âge, des soignants, mais aussi d’eux-mêmes. Cette démarche est à chaque fois une tentative de découvrir, d’accompagner et de traiter les répercussions psychiques de ces pratiques médicales.
Dictionnaire encyclopédique
À un moment où les revendications identitaires sont légion, il faut revenir en amont d’une tendance qui galvaude un concept philosophique pour le mobiliser sur le seul terrain idéologique et politique.
Qui suis-je ? Aucune discipline scientifique n’oserait à elle seule penser, affronter et circonscrire cette vieille question métaphysique… et enfantine. En mettant en œuvre une interdisciplinarité effective, les auteurs ont pour ambition d’éclairer l’énigme de l’identité personnelle, mais pas seulement. En effet, l’identité est à la fois le caractère de ce qui est même et de ce qui est unique, qu’importe l’objet.
Pensée comme individuelle, elle serait tour à tour personnelle, psychologique, génétique ou narrative ; pensée comme collective, elle serait sociale, ethnique, familiale, genrée, linguistique ou encore nationale. À travers les différents regards exposés ici, le lecteur tracera son propre chemin dans les méandres de cette notion.
Édition publiée sous la direction de Jean Gayon
Ce que les enfants risquent de perdre
Les enfants iraient-ils si bien qu’ils n’auraient plus besoin de pédopsychiatre-psychanalyste ?
Pour répondre à la souffrance psychique de l’enfant ou de l’adolescent, comprendre le comment du fonctionnement cérébral et de ses troubles ne suffit pas, il faut aussi pouvoir explorer le pourquoi de cette souffrance.
Seule la compréhension de l’histoire du sujet et de ses relations avec son entourage permet un soin psychique en profondeur, fondé sur l’écoute.
La recherche de sens est l’objet même de l’approche psychopathologique et psychanalytique défendue dans ce livre.
Pour cette raison notamment, l’approche du pédopsychiatre-psychanalyste, croisée à d’autres disciplines, est irremplaçable.
C’est tout l’enjeu de ce plaidoyer pour une pédopsychiatrie « humaine », indispensable au soin psychique de l’enfant.