La névrose confronte à un excès : des symptômes, des affects détachés de leurs représentations, des excitations internes. L’activité de pensée de l’analyste est réponse à cet excès, remise en jeu des éléments du conflit. L’interprétation rétablit des liens, des chemins, une circulation dans ce territoire à la fois trop peuplé et comme immobilisé.
Mais il arrive que cette activité de pensée soit inopérante, qu’ele tourne à vide parce qu’elle ne rencontre qu’un blanc. Dépressinos, personnalités « comme si », « psychoses blanches », autant de tentatives pour nommer ce qui ne peut l’être, autant de figures du vide.
Substantifier le « vide intérieur » serait facilité théorique et démission clinique, mais le reconnaître comme ce contre quoi l’analyste et son patient se protègent, et comme ce sur quoi va se déposer le représentable est l’analyse elle-même.
Printemps 1975
Nouvelle Revue de Psychanalyse, n° 11, Gallimard
Parution : 30-05-1975
SOMMAIRE
Argument
Guy Rosolato – L’axe narcissique des dépressions
D.W. Winnicott – La crainte de l’effondrement
Olivier Flournoy – Le moi-idéal : vecteur de vide
Peter L. Giovacchini – Le Soi « blanc »
Jean Cournut – Névrose du vide
Pierre Fédida – Une parole qui ne remplit rien
André Green – Le temps mort
Lao-tseu – Quatre extraits du Tao te king
Roger Laporte – Au-delà de l’ « Horror vacui »
Georges Poulet – Amiel et la conscience détachée
Jean Starobinski – Les rimes du vide
Tzvetan Todorov – Connaissance du vide
Masud Khan – De la nullité au suicide
Yvon Belaval – L’horreur du vide
Didier Anzieu – Naissance du concept de vide chez Pascal
Charles Malamoud – La brique percée
Jean-Michel Labadie – Le tombeau vide