Peut-on prévoir ou prédire le développement de l’enfant ? En choisissant de parler de « destins » ou d’« avenirs » d’enfance, Bernard Golse réfute très clairement cette assertion dont il dénonce les nombreuses dérives, scientifiques, épistémologiques, éthiques et politiques.
Le développement normal de l’enfant se joue toujours à l’exact entrecroisement des facteurs endogènes ( la part personnelle du sujet, avec son équipement génétique, biologique, psychologique ou cognitif… ) et des facteurs exogènes ( l’environnement au sens large, alimentaire, écologique… mais aussi relationnel, avec tous les effets de rencontre et d’après-coup que cela suppose ). La place, le rôle et les fonctions de ceux qui prennent soin du bébé et de l’enfant par leur présence, leur attention, leurs gestes, et finalement leur travail psychique, sont essentiels dans le développement.
L’auteur soutient ainsi que l’avenir de nos positions infantiles demeure indéfiniment ouvert, ménageant un espace de liberté pour la prévention, aux antipodes la prédiction. Cette position qui s’appuie sur le double sens de la dynamique freudienne de l’après-coup – comprendre le présent à partir du passé mais réécrire en permanence notre passé à la lumière de notre présent – a bien sûr des incidences en matière de traitement psychothérapique ou psychanalytique des enfants.