La psychanalyse en France, après un demi-siècle de développement, a-t-elle acquis un visage singulier et reconnaissable ? Y a-t-il une psychanalyse – voire un inconscient – « à la française » ? Et qui peut en témoigner ? Quel regard, fût-il d’un non-analyste, pourrait se prévaloir d’être objectif ?
Aussi ce recueil ne prétend-il pas donner un portrait robot du psychanalyste français ; il vise plutôt à faire saillir certaines images prégnantes. Une forme particulière de l’écriture analytique, l’acuité des problèmes de la formation de l’analyste (enjeu de toutes les scissions), la place du Maître longtemps occupée par Lacan, une sensibilité aiguë à l’essentielle incompatibilité entre l’analyse et son institution, autant de traits disparates et pourtant intimement liés, autant de fils que ce numéro laisse percevoir et propose à tisser sur le métier de chacun.
Automne 1979
Nouvelle Revue de Psychanalyse, n° 20, Gallimard
Parution : 19-12-1979
SOMMAIRE
Argument
J.-B. Pontalis – Le métier à tisser
Victor Smirnoff – De Vienne à Paris
Didier Anzieu – La psychanalyse au service de la psychologie
Maurice Dayan – D’un ci-devant sujet
Pierre Fédida – À propos du « retour à Freud »
Julia Kristeva – ll n’y a pas de maître à langage
Bernard Pingaud – Les contrebandiers de l’écriture
Michel Neyraut – Personne n’est personne
Masud Khan – D’autres parmi nous
Sigmund Freud – Résistances à la psychanalyse
Guy Rosolato – L’analyse des résistances
Serge Viderman – Le temps du silence
Christian David – Il y a technique et technique
Jean-Luc Donnet – Sur l’institution psychanalytique et la durée de la séance
Micheline Enriquez – On forme un analyste