Le fantasme se constitue en s’éloignant de l’événement réel comme de l’imagination consciente et sa force d’attaque interne contraint à inventer son usage et son lieu. Comment tient-il ensemble la scène inconsciente, interprétée - construite dans "Un enfant est battu", et l’expression typique du roman familial ou des fantasmes originaires ? Pourquoi ce noyau de la réalité psychique garde-t-il l’ambiguïté topique qui le voue aux frontières.
Inventer le fantasme, retrouver avec ces Entretiens les voies de son invention freudienne, c’est dévoiler dans son agencement scénique, où image et scénario accomplissent plus qu’ils ne racontent, l’effet d’une excitation pulsionnelle qui tantôt anime, tantôt contraint à la répétition immobile. C’est revenir sur les chemins de la sexualité infantile, sur les théories et la figuration qu’elle suscite, sur le jeu de l’activité de fantaisie qu’elle instaure.
Car le fantasme invente, aussi, les formes de la vie psychique. Et quand le transfert l’actualise en provocant inventivité, ou sidération, chez l’analyste, voilà qu’il nous faut deviner : avec cette excitation de pensée, de quel pas marchons-nous ?