Projet de création d’une publication scientifique : « L’Annuel de l’APF », sous la forme d’un livre qui paraîtrait une fois l’an et qui aurait pour but de diffuser à l’extérieur de notre association, et sous sa responsabilité, un certain nombre de ses travaux scientifiques.
- Parmi les raisons qui conduisent à ce projet, il y a d’abord la conviction que notre travail scientifique ne peut ni ne doit se limiter aux murs de la « maison-APF » : la valeur de la plupart de nos travaux, le grand investissement qui les a soutenus – ce dont témoignent nos débats ou entretiens, que « Documents et débats » garde en mémoire interne – justifient qu’ils puissent trouver une audience plus large et rechercher un débat que l’activité scientifique appelle en son principe. En même temps, cette adresse à un public extérieur et l’exigence qu’elle implique devraient aussi venir stimuler notre activité scientifique interne.
Actuellement, la seule publication existante de l’APF - la plaquette où sont publiées une fois tous les deux ans les conférences des « Journées ouvertes » - n’a aucune autre diffusion que confidentielle malgré le travail intense que requiert sa préparation. En outre, la publication de travaux présentés par des analystes de l’APF dans les Congrès tels que le « Congrès des psychanalystes de langue française » est, hormis bien sûr les textes des rapporteurs et de leurs discutants désignés, du strict ressort du Comité de rédaction de la « Revue française de psychanalyse ». Celle-ci invite d’ailleurs, comme toute autre revue et au gré de la composition de ses numéros réguliers, les auteurs-APF dont elle souhaite la participation.
Certes, la vitalité scientifique des analystes de l’APF est présente et remarquée dans les ouvrages personnels ou collectifs où ils sont auteurs, notamment dans les revues dirigées par des analystes de l’APF. Mais, du fait que la construction de ces revues obéit d’abord aux exigences internes de leurs Comités de rédaction et aux lignes éditoriales définies par eux – ce qui fait leur précieuse singularité – le lien qu’elles entretiennent avec notre association est loin d’être toujours clairement perçu, en tous cas par un lectorat extérieur et non averti. Ainsi, aucune publication pouvant être identifiée à l’APF n’est-elle présente, aujourd’hui, dans les librairies, les bibliothèques ou sur les tables de livres des congrès français et étrangers pour ceux qui, curieux de son travail scientifique et de son rapport à la psychanalyse, souhaitent prendre connaissance de ses travaux.
- Imaginer les principes et les règles de fonctionnement institutionnels à même de guider un tel projet et de garantir sa fécondité n’est certes pas facile : les premiers débats qui eurent lieu au cours de notre Assemblée Générale de mars dernier en ont donné l’illustration ! Car ce projet prend à rebours, il est vrai, une tradition qui a maintenu, pendant de longues années, une réserve argumentée quant à la création d’une « revue-APF » officielle ; il est néanmoins évident que certaines publications animées par des auteurs et analystes prestigieux de notre association jouèrent officieusement ce rôle et qu’elles furent ainsi un puissant moteur de l’orientation de jeunes analystes vers la formation dispensée à l’APF.
La proposition est donc de mettre en chantier une formule qui, tout en étant soucieuse de ne pas transmettre une « pensée unique » et de ne pas exacerber des rivalités dommageables pour notre communauté, reconnaisse à la fois l’indépendance éditoriale nécessaire à la vitalité de la publication et le maintien de la responsabilité du Conseil de l’APF. Aussi ce projet s’appuie-t-il, tout en le développant, sur l’article 43 de notre Règlement Intérieur, qui prévoit une « Commission des publications ».
Un « Comité de publication » de « L’Annuel de l’APF » serait constitué pour une durée de deux ans (soit la mise en chantier de deux volumes) et nommé par le Conseil : composé de huit participants (ou plus : ce nombre peut évidemment être discuté), il associerait membres titulaires et sociétaires et deux analystes en formation, dont la désignation serait soumise à l’approbation du Directeur de l’Institut de formation et du Secrétaire du Comité de formation. Pour assurer au mieux un investissement durable et créatif du projet, la durée de deux ans devrait être reconduite, une fois seulement et avec l’aval du Conseil intéressé, pour la moitié des membres du « Comité de publication » qui le souhaiteraient. Le « Comité de publication » choisirait, au début de son mandat, un « Secrétaire » qui serait, de fait, directeur et responsable de la publication. Si le renouvellement partiel du « Comité de publication » était rendu nécessaire en cours de mandat, il devrait être modulé souplement par décision interne et commune ; le renouvellement après deux ans, lui, devrait obéir au souci d’assurer la continuité du projet en prenant évidemment en compte les orientations nouvelles que son développement ferait apparaître.
Le « Comité de publication » dont, à la différence de l’article 43 du Règlement Intérieur, ni le Président ni le Secrétaire scientifique ne feraient partie, déciderait pleinement de ses choix et informerait régulièrement le Conseil, par l’intermédiaire de son Secrétaire, de l’état de son travail. Si un conflit d’importance survenait, ce serait cependant au Conseil de trancher en dernier ressort. Le Secrétaire du « Comité de publication » ferait un rapport moral annuel devant l’Assemblée générale, rapport suivi d’une discussion et d’un vote, comme les autres rapports. Si la majorité des voix n’était pas obtenue, le Conseil proposerait un changement de la composition du « Comité de publication ».
- Le « Comité de publication » aurait pour tâche de construire chaque volume annuel à partir des contributions scientifiques qui lui sembleraient pouvoir être rassemblées autour d’un ou plusieurs des thèmes ayant animé le travail scientifique lors des Entretiens ou Débats de notre association. Un volume sur deux reprendrait les contributions faites aux Journées ouvertes, puisque « L’Annuel de l’APF » remplacerait la plaquette éditée jusqu’ici. Le « Comité de publication » solliciterait directement les auteurs concernés et travaillerait avec eux à la reprise écrite, pour un lectorat plus large et plus anonyme que celui de notre association, d’une conférence donnée dans le cadre de l’APF ; il veillerait en particulier au respect de la règle de confidentialité qu’impose une telle publication. Le « Comité de publication » pourrait aussi, selon la construction de chaque volume, faire appel à tel ou tel auteur (de l’APF ou non ; psychanalyste ou non) dont les travaux seraient à même d’enrichir l’échange scientifique sur le thème du volume, et il pourrait ouvrir, selon les exigences du moment, une rubrique non-thématique.
- Pour la mise en route de « L’Annuel de l’APF » pendant ses deux premières années, le Conseil actuel propose qu’un premier « Comité de publication » soit constitué des personnes qui ont déjà travaillé sur l’ébauche du projet et qui ont pris les premiers contacts avec un éditeur. Ce « Comité de publication » serait composé de Dominique Clerc, Adriana Helft, Laurence Kahn, Jacques André, Patrick Merot et André Beetschen, auxquels s’adjoindraient deux analystes en formation. Figureraient donc exceptionnellement dans ce premier Comité le Président et le Secrétaire scientifique actuels, dont les mandats s’achèveront en mars prochain. Ce « Comité de publication », qui devrait solliciter l’aval du prochain Conseil de l’APF, aurait en charge le lancement du projet : travail de coordination avec l’éditeur et construction des deux premiers volumes (le premier reprendrait les contributions de la prochaine Journée ouverte sur « Le primitif », auxquelles pourraient s’ajouter des textes issus des conférences prononcées sur « La régression » aux Entretiens de juin 2005).
« L’Annuel de l’APF » devrait paraître régulièrement en janvier de chaque année, non seulement pour profiter une année sur deux du large public venant à la « Journée ouverte », mais aussi pour que cette date de parution contribue peu à peu à son identification dans la communauté analytique et scientifique.
- Il reste évidemment qu’un tel projet ne pourrait voir le jour, s’il veut répondre aux attentes qui lui sont confiées, sans le soutien d’un grand éditeur-diffuseur. Nous avons pris contact, durant la première année de mandat de notre Conseil, avec Michel Prigent, Président du Directoire des PUF. Celui-ci nous a confirmé à plusieurs reprises son réel intérêt : tout en précisant le format que pourrait avoir ce livre-annuel (environ 200 pages), il a accepté que nous prenions le temps nécessaire au débat institutionnel qu’impose notre proposition. Il contribuera donc pour sa part à la mise en œuvre de « L’Annuel de l’APF », si notre association en décide ainsi.
Ce projet de « L’Annuel de l’APF » est soutenu solidairement par l’ensemble du Conseil actuel de l’APF. Il sera soumis, lors de l’Assemblée générale extraordinaire du 14 octobre 2005, à un vote à la majorité simple, celle requise selon nos statuts pour le vote des différents rapports qui lui sont présentés.