Fondation Dosne-Thiers, 27, place Saint-Georges, 75009 Paris.
Samedi 13 et dimanche 14 juin (report aux 12 et 13 juin 2021)
2019
Les entretiens de l'APF
Directeur de discussion : Michel Gribinski
Conférenciers : Udo Hock (DPV), Laurence Kahn, Josef Ludin
Conférenciers : Udo Hock (DPV), Laurence Kahn, Josef Ludin
Die Entstellung / La déformation
Reporté aux 12 et 13 juin 2021
1920-2020 : « Au-delà du principe de plaisir » a 100 ans cette année. Si l’Au-delà, comme l’inconscient, ignore le temps, chacun sait à quel point l’article éponyme a marqué un tournant décisif dans la théorie freudienne. Peut-on penser que son titre garde partie liée avec une certaine idée de la transcendance qui d’emblée conduit le lecteur du côté de la mort, de l’hypothèse de la pulsion de mort avancée dans le texte ? En effet même si jenseits évoque avant tout le franchissement d’une frontière, d’une limite, sa forme substantivée n’est pas sans rappeler une traversée vers un monde inaccessible aux vivants. Le passage du principe de plaisir/déplaisir vers son au-delà épistémologique nous plonge en fait dans un en-deçà plus primitif qui ne nous ménage ni étrangetés, ni paradoxes. Ainsi le dualisme pulsionnel s’en trouve bouleversé, la « formulation sur les deux principes » est remise en chantier, l’amu-sement d’un enfant avec un bout de ficelle peut devenir le paradigme de la répétition traumatique, la douleur peut s’avérer salvatrice, tandis qu’un retour au calme peut se plier aux exigences de Thanatos. Le Moi n’est plus le gentil cavalier qui ménage sa monture, mais peut dissimuler en son sein une puissance destructrice. L’énergie liante des pulsions de vie s’avère sans commune mesure avec la force de déliaison des pulsions de mort.
En conséquence, la traversée de « l’au-delà » ne ressemble en rien à une promenade de santé pour vieille dame centenaire ; son tangage nous oblige au contraire à remettre sur le métier, jusque dans notre clinique, les multiples conflictualités déployées. La déliaison engendrée par le processus analytique conduit-elle, aussi assurément que Freud l’affirme, à établir de nouvelles liaisons, dans un triomphe tranquille des forces d’Éros ? À suivre « l’au-delà », on pourrait en douter. Malgré tout, ne durerait-il qu’un moment, n’est-ce pas le plaisir que nous recherchons, de toute éternité ?
1920-2020 : « Au-delà du principe de plaisir » a 100 ans cette année. Si l’Au-delà, comme l’inconscient, ignore le temps, chacun sait à quel point l’article éponyme a marqué un tournant décisif dans la théorie freudienne. Peut-on penser que son titre garde partie liée avec une certaine idée de la transcendance qui d’emblée conduit le lecteur du côté de la mort, de l’hypothèse de la pulsion de mort avancée dans le texte ? En effet même si jenseits évoque avant tout le franchissement d’une frontière, d’une limite, sa forme substantivée n’est pas sans rappeler une traversée vers un monde inaccessible aux vivants. Le passage du principe de plaisir/déplaisir vers son au-delà épistémologique nous plonge en fait dans un en-deçà plus primitif qui ne nous ménage ni étrangetés, ni paradoxes. Ainsi le dualisme pulsionnel s’en trouve bouleversé, la « formulation sur les deux principes » est remise en chantier, l’amu-sement d’un enfant avec un bout de ficelle peut devenir le paradigme de la répétition traumatique, la douleur peut s’avérer salvatrice, tandis qu’un retour au calme peut se plier aux exigences de Thanatos. Le Moi n’est plus le gentil cavalier qui ménage sa monture, mais peut dissimuler en son sein une puissance destructrice. L’énergie liante des pulsions de vie s’avère sans commune mesure avec la force de déliaison des pulsions de mort.
En conséquence, la traversée de « l’au-delà » ne ressemble en rien à une promenade de santé pour vieille dame centenaire ; son tangage nous oblige au contraire à remettre sur le métier, jusque dans notre clinique, les multiples conflictualités déployées. La déliaison engendrée par le processus analytique conduit-elle, aussi assurément que Freud l’affirme, à établir de nouvelles liaisons, dans un triomphe tranquille des forces d’Éros ? À suivre « l’au-delà », on pourrait en douter. Malgré tout, ne durerait-il qu’un moment, n’est-ce pas le plaisir que nous recherchons, de toute éternité ?