L’autorité se situe à l’intérieur du dire elle donne à celui-ci sa dimension d’effectivité qui lui permet de se transformer en actes. C’est l’échec de l’autorité qui mène à l’usage de la contrainte et de la violence.
Le modèle de l’autorité qui vient d’une hiérarchie préétablie (rapports familiaux, éducatifs ou entre « spécialistes » et « clients ») est un modèle erroné. L’autorité prend son plein sens dans les rapports entre adultes libres et égaux. La force du dire qui amène à la conviction et, quand il le faut, à sa transformation en actes, est peu liée à la tendance subjective, héritée de l’enfance, à déléguer une fonction de pouvoir à une figure paternelle ou parentale.
C’est la présence invisible des « garants » dans le dire du locuteur qui donne à celui-ci son statut d’autorité.
Autrement dit, le dire, qui dégage une notion d’autorité, laisse entendre que les places des différentes parties présentes sont reconnues et respectées. Ce dire peut ainsi devenir effectif et se transformer en actions concernant le vivre ensemble et le bien commun, là où chacun peut prendre plaisir dans sa vie en tant que membre d’une pluralité.
Les angles des psychanalystes, des philosophes, des sociologues, des spécialistes en sciences de l’éducation et des poètes, qui participent à cet ouvrage, enrichissent et approfondissent notre compréhension de la notion de l’autorité.