Dans l’évolution du mot et du concept de « phantasia » ( fantaisie, fantasme ) vers celui d’« imagination » il y a une diversité d’éléments analogues à celle que l’on trouve dans les matériaux verbaux des patients en cure analytique. Le champ de l’image emprunte les sentiers du langage tout autant que ceux qui conduisent aux codes symboliques du visuel et de l’auditif ; image-mot, image-symbole, figurabilité, tout autant qu’enveloppe sonore, l’image est bel et bien l’aspect décevant de la théorie de la connaissance, celui qui conduit à l’« erreur » et à la tromperie, comme seuil nécessaire pour entrer dans le monde des idées.
La fantaisie inconsciente peut charrier et garder dans son sein la mémoire déformante d’une situation traumatique dont une partie du souvenir a été transformée en trope de langage. Ce qui nous intéresse des tropes de langage c’est l’expression de l’activité symbolique. Ainsi fantasmes et symboles s’articulent directement dans la construction des images. A celles-ci on octroie des multiples caracteristiques, notamment dans leur formation et présentation au centre de la cure comme expression du sensible. Les sensations et sentiments qui concernent l’economie libidinal de l’analyste et du patient. Nous distinguons les images sonores, visuelles et motrices dans la description d’un modèle qui nous permet leur articulation : le moi-peau.
Une théorie des lieux est théorie de l’image et de son interpretation dans la mesure ou elle recoupe l’espace de la métapsychologie que l’analyste de par sa place et par sa situation développe dans l’écoute des images. Nous allons montrer dans le chapitre clinique comment le « mouvement du fantasme » dans la cure est source d’un autre type d’image, cette fois-ci dans la progression temporale du processus analytique lui-même.
Si l’enveloppe sonore met en evidence l’image-phonique et son organisation dans le contre-transfert, le « mouvement du fantasme » le fait dans le processus, donnant une idee de l’évolutivité de l’image-symbole vers l’image-mot et de la déconstruction dans le sens contraire, toujours au cœur du processus de figurabilité ; ceci entendu, pas seulement comme un autre moyen d’exprimer des pensées que l’esprit s’en donne sinon comme élément subordonné et solidaire de la regression topique et formelle du rêve.
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Fonction et champ de l’image dans la cure
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Thèse soutenue à Paris VII en 2000, sous la direction de Pierre Fédida.