Bacon passait pour être, parmi les peintres vivants, l’un des plus chers au monde. Y a-t-il là seulement un effet de commerce ou de mode ? Cette pauvreté foncière de l’être humain que ses toiles nous font toucher à même la peau n’a pas de prix. Le rachat d’une telle misère est à la limite impossible.
L’horreur dans la beauté, la magnificence dans la douleur : cette fascination ambiguë prend là sa source. L’être humain y est peint désespécé, en perdition de son appartenance à l’espèce humaine. Michèle Monjauze, familière de la psychothérapie des grands buveurs (La Problématique alcoolique, ln press), étudie à travers Bacon les paradoxes propres à l’alcoolique créateur. Didier Anzieu, psychanalyste, auteur du Corps de l’œuvre, du Moi-peau, de Beckett, voit dans la peinture de Bacon un renouveau de la pensée empiriste anglaise, dont il montre la parenté avec l’œuvre romanesque de Beckett et l’œuvre théorique du psychanalyste Bion.
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Francis Bacon ou le portrait de l’homme désespécé
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524
Avec Michèle Monjauze.
Coédition l’Aire ( Suisse ), Archimbaud ( Paris ), 1996.
Réédition Seuil, Archimbaud, 2004.