Freud disait qu’une amitié entre l’analyste et le patient peut ressortir à la réalité et non au transfert, et se montrer viable. Dirait-on pareil de l’amour ? C’est la question qu’explorent ces réflexions sur l’éthique psychanalytique.
Corollaire : le psychanalyste possède-t-il les certitudes qui permettent de juger d’une éthique au-delà de la perception immédiate, morale, de ce qui est bien et de ce qui est mal ? Car l’éthique en psychanalyse est dépendante de ce qu’impose la sexualité inconsciente, pulsionnelle. Or si, comme le dit Camus, « un homme, ça s’empêche », l’amour s’empêche-t-il ? Et la pulsion ? Peut-on commander au refoulement des représentations pulsionnelles inconscientes – ce refoulement responsable de relations humaines éthiques à peu près acceptables ?
Les certitudes qui interviennent dans ce débat, qu’elles relèvent d’une expérience, d’une croyance, d’une idéologie ou de la raison, et parfois d’un complexe infantile, sont un frein au mouvement de la pensée de l’analyste. On souhaite avoir plaidé ici pour plus de mouvement.