Les somatisations ont-elles un sens ? Qu’en est-il d’un éventuel « choix de l’organe » ? Telle est la question fondamentale qui ressort du « bilan » des travaux de Christophe Dejours en psychosomatique. En relatant son itinéraire de chercheur, il met en évidence les inadéquations entre pratique et théorie auxquelles il s’est trouvé parfois confronté. La fonction des somatisations dans l’histoire du sujet, le rôle de la violence dans ce type de processus ou encore les relations entre psychose et somatisation constituent autant de problèmes qu’il importe de reconsidérer à partir du matériel empirique.
Cette réflexion ouvre des pistes nouvelles pour l’interprétation des maladies somatiques et la technique de psychothérapie analytique habituellement utilisées. Elle s’achève par des propositions théoriques sur le statut du corps en psychosomatique et en psychanalyse et dégage les caractéristiques de deux corps – le corps physiologique et le corps érotique – dont les relations entraînent deux procédures essentielles : la répression des pulsions et la subversion libidinale.