L’Esquisse, avec les développements sur l’action spécifique, donne des clés pour comprendre ce qui s’inscrit chez l’enfant comme maternel, dans un moment où la question économique est au premier plan parce que l’enfant doit traiter des quantités massives.
Or il apparaît que cette dimension est centrale dans ce qu’on peut désigner comme religieux que l’on différenciera de la religion. La lecture de L’avenir d’une illusion et de Malaise dans la culture, permet de mettre en évidence combien, dans certains passages saisissants, Freud a pu s’approcher de très près de cette dimension du maternel, l’énoncer même, pour s’en détourner aussitôt, dans un contrepoint suspendu. Diverses raisons rendent compte de cela et d’abord le fait que Freud construit une théorie des religions – et singulièrement des religions monothéistes –, et non du religieux.
Dans la clinique et dans les écrits de certains mystiques – en prenant ici le témoignage de Mme Guyon –, on peut retrouver cette trace du maternel dans le religieux.
L’illusion religieuse, dont Freud nous invite à nous défaire, n’est pas du seul côté des pères et il faut pouvoir prendre en compte ce qui, dans l’illusion religieuse, prend source du côté maternel. C’est là une réflexion nécessaire, qui résonne avec des questions très contemporaines, pour pouvoir penser la place de l’illusion dans une existence véritablement humaine.
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Trace du maternel dans le religieux
Auteur :
1185
In Revue française de psychanalyse, tome 75, n°5, spécial congrès, Le maternel.
Parution : 11 janvier 2012