Les traces du corps sont sensibles et parfois douloureuses quand elles font partie d’une maladie ; leur participation à la constitution des traces psychiques, de la mémoire et de l’histoire du sujet, fait l’objet de cette étude.
Un premier temps de la réflexion passe par la critique épistémologique de la causalité simple et linéaire des différentes théories psychosomatiques. On constate ainsi la coexistence simultanée et complexe de trois logiques : celle du corps ( qui sont les mêmes chez tout être vivant ou animal ), celle du psychisme humain et celle du symptôme. Chaque entité conserve une relative autonomie dans le fonctionnement bio-psycho-logique du sujet, alors que les logiques psychiques y mettent du sens en lien avec la fantasmatique du sexuel et du désir.
On peut ainsi trouver dans le fonctionnement psychique des fragments entiers des logiques du vivant à peine modifiés par la sémantique langagière qui y domine. Le retour répétitif de ces fragments dans les logiques du symptôme semble être en lien avec la constitution traumatique des lieux et fonctions psychiques et tout particulièrement de l’auto-érotisme.
Quelques fragments cliniques nous laissent voir comment les traces sensibles sont amenées au présent du récit du patient par la mémoire amnésique du transfert ; celui-ci rejoint le travail du rêve qui se déroule pendant la séance d’une psychothérapie ou d’une psychanalyse. C’est ainsi que la mémoire du rêve relie les aspects traumatiques, réanimés par les traces sensibles, avec l’infantile et ses temporalités. Retrouvant ses liens avec le temps des autres, la mémoire du sujet peut sortir de la répétition et s’ouvrir au mouvement de sa propre histoire au moment où celle-ci est en train de se faire.
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Traces du corps et mémoire du rêve
Au-delà de la psychosomatique
Auteur :
1188
Auteur(s) APF :
1188
Collection Psychanalyse et civilisation, L’Harmattan.
Parution : 6 mars 1996.
Réédition : 3 mai 2000