Ce quatrième volume de l’Annuel de l’APF reprend, en leur adjoignant d’autres travaux originaux, des exposés présentés en juin 2008 et janvier 2009 lors d’Entretiens de l’Association Psychanalytique de France qui eurent pour thèmes « Le polyglottisme dans la cure » et « Les courants sexuels ».
Si la cure analytique est cure de parole, cela n’implique pas pour autant que ce qui s’y joue dépende d’une langue donnée. Pour que le processus de la cure s’instaure, la nécessité s’impose de se tenir au-delà de l’illusion d’une communauté de langue. C’est alors le caractère étranger de notre propre langue que l’expérience analytique va faire découvrir.
Car l’investissement de la langue, depuis l’infantile et la séduction de la langue de l’autre, est libidinal. Langue courante et courants sexuels, donc : courants, comme tendances ou ressorts, désignent chez Freud ces mouvements psychiques qui ne sont pas le fait d’une pulsion unique. Soutien, excitation et tendresse de la langue.
Dans la partie Documents, nous publions « Sur le polyglottisme dans l’analyse », texte de référence de Daniel Lagache, qui fut le premier président de l’Association Psychanalytique de France. Nous lui associons l’article, cité par lui, du psychanalyste argentin E. Eduardo Krapf, « Le choix de la langue dans la psychanalyse polyglotte », jamais édité jusqu’ici en français.