L’attention portée aux états limites (borderline) reste trop souvent dépendante d’un souci nosographique, objectivant. L’existence, de plus en plus attestée par la clinique d’aujourd’hui, de cas situés entre névrose et psychose dont on s’efforce tant bien que mal de préciser la structure, n’entraîne alors comme conséquence que l’ajout d’une case aux tableaux psychopathologiques dits « classiques ». L’orientation de ce numéro – un de ceux où l’esprit de questionnement et de recherche de la revue est le plus perceptible – est différente. Il s’agit de montrer, en restant proche de la pratique effective, comment les états limites, eux-mêmes non réductibles aux cas limites, engagent l’analyste, dans ses constructions et dans son être, à se porter aux limites de son savoir et de son pouvoir.
Automne 1974
Nouvelle Revue de Psychanalyse, n° 10, Gallimard
Parution : 09-12-1974
SOMMAIRE
Argument
J.-B. Pontalis – Bornes ou confins ?
Sandor Ferenczi – Principe de relaxation et néocatharsis
Ronald Fairbairn – Les facteurs schizoïdes de la personnalité
J.-B. Pontalis – À propos de Fairbairn
Wilfred R. Bion – Différenciation de la part psychotique et de la part non psychotique de la personnalité
D.W. Winnicott – Le rôle de miroir de la mère et de la famille dans le développement de l’enfant
Hanna Segal – D’un système délirant comme défense contre la résurgence d’une situation catastrophique
Jean Bergeret – Limites des états analysables et états-limites analysables
Olivier Flournoy – Les cas-limites : psychose ou névrose ?
Joyce McDougall – Le psyché-soma et le psychanalyste
M. Masud R. Khan – La rancune de l’hystérique
Denise Braunschweig et Michel Fain – Du démon du bien et des infortunes de la vertu
Jean-Claude Lavie – L’absence de quoi ?… Beaucoup de bruit pour rien
Georges Favez – La résistance de l’analyse
Anna Freud – Difficultés survenant sur le chemin de la psychanalyse
André Green – L’analyste, la symbolisation et l’absence dans le cadre analytique