Que serions-nous sans nos secrets ? Que resterait-il de nous aux yeux des autres, si nous étions transparents ?
Penserions-nous, même, si ce n’était pour nous approcher d’un secret ? Et cependant, si essentiel soit-il à la vie psychique, le secret est aussi trésor enfoui et inaccessible ; malheur dont l’ombre tombe sur le sujet sans qu’il en puisse connaître autre chose que la souffrance ; figures toutes-puissantes qui pèsent sur lui et l’aliènent, cadavres dans le placard qui ne cessent de se décomposer.
Comment l’analyse peut-elle à la fois respecter le droit vital au secret et en poursuivre le déchiffrement ? Entre la crypte mortifère et le trop de transparence, aider à l ’intime possession, autour de laquelle il est possible de vivre ?
Automne 1976
Nouvelle Revue de Psychanalyse, n° 14, Gallimard
Parution : 26-11-1976
SOMMAIRE
Argument
Guy Rosolato – Le non-dit
Victor Smirnoff – Le squelette dans le placard
Claude Girard – Le secret aux origines
François Roustang – L’étrange familier
Arnaud Lévy – Évaluation étymologique et sémantique du mot « secret »
Gerald J. Margolis – Identité et secret
Piera Aulagnier – Le droit au secret : condition pour pouvoir penser
Robert Stoller – L’excitation sexuelle et les secrets
Nathalie Zaltzman – Du sexe opposé
Serge Leclaire – Fragments de langue d’avant Babel
Jean-Claude Lavie – Le soupir et la catastrophe
Masud Khan – Tric-trac. D’un secret l’autre
Christopher Bollas – Le langage secret de la mère et de l’enfant
Bernard Pingaud – Ω
Christian David – Le cauchemar d’un curieux
Pierre Fédida – L’exhibition et le secret de l’enveloppe vide
Georg Simmel – La société secrète
Pierre Nora – Simmel : le mot de passe
Andras Zempléni – La chaîne du secret
Jean-Michel Labadie – Le secret d’un aveu
Jean Starobinski – Un herbier de fleurs secrètes