On a pu, depuis quelque temps, mettre en évidence la diffusion du « psychanalysme », l’emprise croissante dans notre société des « psy », par médiateurs interposés (l’Ecole, la Justice, la Santé mentale). Les psychanalystes eux-mêmes, surtout après Mai 1968, ont mis en cause la fonction de leurs institutions qui gèrent et reproduisent la psychanalyse. Tout un mouvement de critique et de contestation s’est développé dans ce sens niais sans que soient dégagées les racines du pouvoir dans l’analyse elle-même : pouvoir de l’interprétation, pouvoir du transfert et de l’amour, de la séduction et de la suggestion, pouvoir du silence. La question, peut-être excessivement présente aujourd’hui, du pouvoir caché gagne à être abordée dans ce lieu apparemment hors de la scène sociale qu’est le cabinet de l’analyste.
Automne 1973
Nouvelle Revue de Psychanalyse, n° 8, Gallimard
Parution : 07-12-1973
SOMMAIRE
Argument
J.-B. Pontalis – Question préliminaire
Octave Mannoni – Astolfo et Sancho
Jean-Luc Donnet – Le divan bien tempéré
René Major – Du pouvoir de l’interprétation
John Klauber – Transfert et interprétation
Daniel Lagache – Pouvoir et personne
Pierre Clastres – Le devoir de parole, Le port de Djakarta
François Gantheret – Le pouvoir des racines
Alfred Adler – Sexe et souveraineté
Andras Zempléni – Pouvoir dans la cure et pouvoir social
Victor Smirnoff – Pouvoir sexuel
M. Masud R. Khan – L’alliance perverse
René Kaës – L’archigroupe
Adam Limentani – L’analyste didacticien et les difficultés rencontrées dans l’analyse de formation
J.-B. Pontalis – Le séjour de Freud à Paris