Fondation Dosne-Thiers, 27, place Saint-Georges, 75009 Paris
De 14 heures à 17 heures 30.
L’événement
L’événement c’est « ce qui arrive ». Et c’est d’abord, pour certains, le début même de la cure analytique et le troublant décentrage du moi qu’elle opère - l’événement du premier entretien, un seul par cure malheureusement ! L’événement dans l’analyse, ce n’est pas simplement l’impact psychique d’un grand événement de la vie, comme le fait de tomber amoureux, comme l’arrivée d’un enfant ou un deuil. C’est ce qui arrive in situ comme irruption de l’inconscient.
Or combien de fois entendons-nous, pensons-nous aussi : « Rien ne se passe dans cette analyse ». Une phrase qui souligne l’incapacité de la cure à produire un événement et l’espoir de changement qu’il permet d’apercevoir. Au-delà de l’association présente depuis le début chez Freud entre événement et traumatisme, on peut se demander si le retour en force du modèle du trauma à partir de 1920 n’est pas une tentative de réponse aux impasses du traitement analytique. Quand la cure semble figée, quand « l’idée incidente » ne crée plus aucun incident, ses deux protagonistes peuvent alors attendre de la réalité extérieure qu’elle veuille bien produire l’événement que l’inertie du transfert ne permet pas.
Et parfois, effectivement, un incident en apparence minime qui survient dans la cure à partir d’un élément de réalité, est vécu comme un bouleversement, un ébranlement et prend valeur d’événement. Ce transfert-là, survenant justement à la place de l’idée incidente, est porteur de ce que la répétition a jusqu’alors agi sans parole : la tragi-comédie est interrompue par un événement réel, comme lorsque le feu éclate pendant une représentation théâtrale. Ce qui advient alors n’est-ce pas justement un fragment non remémorable de la vie sexuelle infantile ?