"L’archaïque invite à penser l’origine mais quelles formes sommes-nous en mesure d’imaginer pour elle ? L’origine de la vie sur la planète remonte à la toute première période de la première ère géologique, l’archéozoïque. Les premières formes de vie y sont sommaires et leur existence participe à la formation de l’environnement dont ils sont peu différenciés... N’y a-t-il pas dans l’archaïque et plus précisément dans son expression et l’attention qu’on lui prête, un appel à tenir compte du subtil, de l’infime, du presque imperceptible qui s’y manifeste ?"
Comment se manifeste le plus indicible en chacun de nous ? Comment accueillir les éprouvés qui n’ont pas encore de forme représentable et qui pourtant existent dans l’ombre de nos pensées les plus distinctes ou de nos fantasmes les mieux dessinés ?
Les états archaïques de la psyché concernent toutes les modalités de fonctionnement psychique. Leur écoute met néanmoins le clinicien au défi de se confronter à l’irreprésentable, au non-inscrit, au vide ou à la sensibilité extrême.
Si l’archaïque est le plus souvent associé à un matériau fruste, mal taillé, évoquant la massification et l’excès, il peut aussi renvoyer à de subtils mouvements d’infimes noyaux d’éprouvés, proches de traces perceptives et sensorielles peu psychisées.
À partir d’une clinique auprès d’enfants autistes, psychotiques, mais aussi de fonctionnements psychiques aux limites de l’analysable lorsque resurgissent des traumatismes primaires chez l’adolescent ou l’adulte, cet ouvrage interroge les difficultés et les trouvailles auxquelles conduit l’écoute transférentielle de manifestations ténues et délicates du registre archaïque.