L’Enfant de la psychanalyse : la psychanalyse a fait naître dans la culture un enfant scandaleux, un être sexuel polymorphe. Elle l’a engendré à partir de l’analyse des adultes, grâce à ce que celle-ci dévoile : la présence de l’infantile à la source des névroses et au cœur de l’expérience du transfert. L’enfant de la psychanalyse révèle au monde que l’homme n’est pas l’adulte qu’il croyait être, qu’il n’est pas maître en sa demeure.
Le lecteur retrouvera là de façon exhaustive le contenu de la journée publique organisée par l’association psychanalytique de France sur ce thème, complété – sous forme de larges extraits – d’un texte exceptionnel d’Anna Freud : « Survie et développement d’un groupe d’enfants : une expérience bien particulière » témoigne de l’expérience, en 1945, de l’accueil dans une nursery de six orphelins juifs qui avaient été internés âgés de six mois à trois ans, dans la « section sans mère » du camp de concentration de Terezin.Avec Retour sur l’angoisse, la question de l’infantile restera présente comme un point de perspective qui apparaît, d’une manière ou d’une autre, dans chacun des textes. Peut-on concevoir des vies psychiques pour lesquelles l’expérience d’angoisse ne se serait pas constituée, une angoisse jamais advenue ?
Si pour Freud au fil d’une évolution marquée par le constat que « ce n’est pas le refoulement qui crée l’angoisse, c’est l’angoisse qui est là la première, c’est l’angoisse qui fait le refoulement ! », il n’en demeure pas moins que même l’angoisse de castration doit être soumise à la question, singulièrement pour ce qu’il en est des femmes.
Reconnaître l’angoisse et travailler avec elle est le « rendez-vous » obligé de l’analyse, comme George Favez l’a autrefois écrit dans un article fondamental, repris ici pour conclure ce livre.