Accueil » Brigitte Éoche-Duval
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"L’archaïque invite à penser l’origine mais quelles formes sommes-nous en mesure d’imaginer pour elle ? L’origine de la vie sur la planète remonte à la toute première période de la première ère géologique, l’archéozoïque. Les premières formes de vie y sont sommaires et leur existence participe à la formation de l’environnement dont ils sont peu différenciés... N’y a-t-il pas dans l’archaïque et plus précisément dans son expression et l’attention qu’on lui prête, un appel à tenir compte du subtil, de l’infime, du presque imperceptible qui s’y manifeste ?"
Comment se manifeste le plus indicible en chacun de nous ? Comment accueillir les éprouvés qui n’ont pas encore de forme représentable et qui pourtant existent dans l’ombre de nos pensées les plus distinctes ou de nos fantasmes les mieux dessinés ?
Les états archaïques de la psyché concernent toutes les modalités de fonctionnement psychique. Leur écoute met néanmoins le clinicien au défi de se confronter à l’irreprésentable, au non-inscrit, au vide ou à la sensibilité extrême.
Si l’archaïque est le plus souvent associé à un matériau fruste, mal taillé, évoquant la massification et l’excès, il peut aussi renvoyer à de subtils mouvements d’infimes noyaux d’éprouvés, proches de traces perceptives et sensorielles peu psychisées.
À partir d’une clinique auprès d’enfants autistes, psychotiques, mais aussi de fonctionnements psychiques aux limites de l’analysable lorsque resurgissent des traumatismes primaires chez l’adolescent ou l’adulte, cet ouvrage interroge les difficultés et les trouvailles auxquelles conduit l’écoute transférentielle de manifestations ténues et délicates du registre archaïque.
Présentation du livre le mardi 6 décembre 2024 de 18 heures à 20 heures à la Librairie Sauramps, Centre commercial le Triangle, 26 All. Jules Milhau, 34000 Montpellier, France
Déréalisation, refoulement, amnésie des masses
Comment comprendre le silence qui s’est abattu sur l’histoire allemande entre 1945 et 1985 ? Quelles formes prit-il ? Comment qualifier ce mécanisme qui s’apparentait à l’amnésie ? Clivage ? Refoulement ? S’agissait-il d’un oubli vital pour ce peuple qui, emporté par une utopie meurtrière, s’éveillait soudain dans le monde qu’il avait dévasté ? De la création d’une néo-réalité à la psychose collective, l’opération psychique est complexe, grâce à laquelle des individus rassemblés en masse tout à la fois accomplissent et déréalisent leurs exploits et leurs crimes. Par quel processus sortent-ils du mutisme ?
Freud a parfois dit sa réticence à transporter les concepts analytiques de la sphère individuelle à la sphère collective. Pourtant, des Considérations actuelles sur la guerre et sur la mort jusqu’à L’Homme Moïse en passant par Le Malaise dans la culture et L’Avenir d’une illusion, il n’a cessé d’envisager le rôle des identifications collectives tout à la fois dans les fondements culturels et les capacités autodestructrices des sociétés. Est-ce à cette charnière que s’exerça la puissance du pacte aryen, qui parvint à satisfaire le vœu d’une autoconservation collective inaltérable en puisant sa force dans l’angoisse auto-conservatrice individuelle ? Le regard rétrospectif sur ce pan d’histoire permet peut-être d’élucider certains aspects d’une question fort actuelle.
Actes du colloque de Cerisy (juin 2023)
Avec la participation de Janine Altounian, Nicolas Evzonas, Catherine Herbert, Jean-Michel Hort, Catherine Matha, Martine Milolajczyk et Olivia Todisco pour l'APF.
Comment de nos jours rester freudiens dans notre réflexion sur les maux de la civilisation ? Seule aujourd’hui une écriture reliée à celle de Freud – mais sous quelle forme ? – nous permettrait-elle de questionner le système de pensées, étayé sur le langage de l’histoire, qui conditionne notre penser ? Et d’interroger dans le même mouvement ce qui dans l’état actuel de la culture, et donc de la psychanalyse, nous empêche de penser ?
Mais alors qu’en est-il lorsque l’écriture prend le malaise pour motif ? Comment le malaise dans la culture est-il articulé au malaise dans la cure ? Et en quoi cela viendrait-il spécifier l’écriture de l’analyste, par rapport à celle de l’écrivain ?
Des psychanalystes sont ainsi conviés à partager les questions de l’écriture quand celles-ci sont envisagées sous l’angle du travail de culture – comme possible transformation de la destructivité et de l’autodestructivité – et de ses empêchements.
Différentes figures du malaise contemporain sont ainsi abordées, notamment : dans l’identité (du sexe au genre), dans l’emprise du virtuel sur l’intime, la parole et les liens, dans la formation psychanalytique, dans le transfert et son écriture…
Avec les contributions de Houria Abdelouahed, Janine Altounian, Gilles Bibeau, Jean-François Chiantaretto, Ellen Corin, Brigitte Dollé-Monglond, Nicolas Evzonas, Janine Filloux, Dominique Geay, Catherine Herbert, Jean-Michel Hirt, Pierrette Laurent, Monique Lauret, Ghyslain Lévy, Catherine Matha, Martine Mikolajczyk, Adam Prigent, Sylvie Sesé-Léger, Jean-François Solal, Ana de Staal et Olivia Todisco.
Sous la direction de Houria Abdelouahed, Jean-François Chiantaretto & Jean-Michel Hirt.
De Sigmund Freud à Charles Sanders Peirce
« Quelle est la poussée qui sans cesse ramène le sujet sous l’emprise de ses croyances et qui lui interdit d’en sortir? Comment s’explique la tendance qui toujours entraîne le sujet vers la croyance? Pour quelle raison est-il si difficile à l’homme de s’interroger sur celle-ci et d’accepter une part de doute? »