Si « Je est un autre », selon le mot de Rimbaud, de quelle liberté le sujet dispose-t-il encore ? La psychanalyse, théorie et pratique de l’inconscient, confirme et renforce l’idée d’une altérité au cœur de la vie psychique.
Elle cultive le paradoxe de souligner le déterminisme qui préside à nos « choix » (qu’il s’agisse « d’aimer ou de travailler »), d’inviter, via le transfert, à la répétition et de se proposer comme une méthode guidée par l’espoir du changement psychique, celui de retrouver une part de liberté vis-à-vis de toutes les auto-entraves dont chacun « se plaît » à s’entourer.
Catégorie : Activités ouvertes
L’APF invite à Lyon
L’APF propose un nouvel espace de rencontres et d’échanges scientifiques dans le cadre de soirées-débats ouvertes intitulées : L’APF invite… Le propos est d’engager la discussion à partir de l’exposé d’un travail de recherche effectué par un psychanalyste ou par des auteurs provenant d’horizons différents mais dont les intérêts rejoignent et enrichissent nos propres réflexions. […]
La domination est-elle masculine ?
En 1861, Bachofen publie un ouvrage, Das Mutterrecht (Le droit maternel) où il soutient à partir d’une réflexion sur la Grèce archaïque l’idée d’une gynocratie primitive, à ne pas confondre avec l’existence d’un culte des déesses mères ou du régime matrilinéaire de parenté. Aucun préhistorien, historien ou anthro-pologue n’a confirmé une telle hypothèse. Aucune société connue, passée ou présente, n’a accordé aux femmes le pouvoir politique. dévolu aux hommes toujours, le combat contemporain pour la parité en est la confirmation négative.
Les ressorts de la construction
L’écart entre les hypothèses que nous édifions en cours d’analyse et la réalité psychique que nous tentons de cerner à travers elles trouve chez Freud une illustration dans la métaphore de l’échafaudage et du bâtiment. Celle-ci nous invite à ne pas confondre une réalité psychique difficilement saisissable avec l’échafaudage spéculatif qui permet de l’approcher de façon toujours partielle.
Guy Rosolato passeur critique de Lacan
La parution des Essais sur le symbolique 1 en 1969 a révélé un psychanalyste explorant, dans la fidélité à Freud, les nouvelles perspectives que Lacan ouvrait pour la psychanalyse. Désir, signifiant, métaphore paternelle, symbolique, autant de notions qu’il reprendra pour les poursuivre dans de multiples directions, successivement abordées dans une œuvre de plus de quarante ans.
La décision dans le processus analytique
De prime abord, le terme de décision, peut sembler étranger au lexique psychanalytique pour autant que cette notion participerait de l’illusion d’un moi entièrement libre et souverain dans ses délibérations et ses actes. Et, de fait, dans le déroulement d’une cure, une décision peut parfois mettre en acte une telle revendication, cherchant par là à démentir sur le mode volontariste l’emprise des déterminations inconscientes sur les conduites humaines. Il n’est pas rare que le moi se prétende d’autant plus « maître en sa demeure » que le travail de la cure le confronte à la réalité insupportable de ses assujettissements. Ces moments peuvent menacer la dynamique voire la continuité d’une analyse quand ils font vaciller les règles d’abstinence, d’écoute en égal suspens ou de libre association.
La conviction en question
La conviction désigne, dans une perspective psychanalytique, une forme singulière d’investissement psychique d’un énoncé de vérité. À ce titre elle intéresse la pratique et l’éthique de la cure, la confiance investie dans l’expérience autant que les rapports entretenus avec la théorie et la diversité de ses modèles métapsychologiques. La conviction engage l’intégration de la psychanalyse, ses développements et sa transmission, dans le champ culturel. « Je suis convaincu » : la grammaire et l’étymologie disent qu’une conviction s’impose au moi.
Jean Laplanche ou le primat de l’autre
De Vie et mort en psychanalyse 1 à Sexual, la sexualité élargie au sens freudien, toute l’œuvre de Jean Laplanche ne cesse d’interroger l’expérience fondatrice de la vie psychique humaine et instauratrice de la situation psychanalytique : le primat de l’autre, celui de l’adulte sur l’enfant dans la relation originaire, et celui de l’autre interne qu’est l’inconscient sexuel. « Là où il y a du ça, il y aura toujours et encore de l’autre ».
L’appel du vivant
Les analystes de l’APF de Lyon proposent un après-midi de conférences sur le thème L’appel du vivant, avec les contributions de Claude Arlès, Françoise Laurent et Nicole Oury.
Quand une forme du vivant est menacée d’extinction, quand subrepticement la tentation de l’inanimé infiltre la vie de l’esprit, l’homme peut éprouver la nécessité de s’engager dans une expérience psychothérapique.
L’écoute de l’analyste explore la pugnacité de ce sourd combat intérieur et favorise l’instauration d’une figure d’accueil du trouble psychique. Infiltré d’hostilité, le conflit, reconnu, peut être nommé : les ombres des disparus, hôtes indésirables et si attachants sont convoquées.
Conflits et cultures
Dès Totem et tabou (1912), Freud soutient que la psychologie individuelle est inséparable de la psychologie collective.
Sa conviction demeure celle des psychanalystes, mais exige de se confronter aux nouveaux aspects de la réalité que suscite le formidable développement technique et scientifique des dernières décennies. Comment la psychanalyse permet-elle de penser les changements apparus aussi bien dans la sexualité et la filiation que dans l’organisation du travail, et dans tant d’autres dimensions de la vie en société ? Comment les effets de l’inconscient sont-ils à l’œuvre dans nos constructions historiques des pathologies individuelles et sociales ?