L’Enfant de la psychanalyse : la psychanalyse a fait naître dans la culture un enfant scandaleux, un être sexuel polymorphe. Elle l’a engendré à partir de l’analyse des adultes, grâce à ce que celle-ci dévoile : la présence de l’infantile à la source des névroses et au cœur de l’expérience du transfert. L’enfant de la psychanalyse révèle au monde que l’homme n’est pas l’adulte qu’il croyait être, qu’il n’est pas maître en sa demeure.
Le lecteur retrouvera là de façon exhaustive le contenu de la journée publique organisée par l’association psychanalytique de France sur ce thème, complété – sous forme de larges extraits – d’un texte exceptionnel d’Anna Freud : « Survie et développement d’un groupe d’enfants : une expérience bien particulière » témoigne de l’expérience, en 1945, de l’accueil dans une nursery de six orphelins juifs qui avaient été internés âgés de six mois à trois ans, dans la « section sans mère » du camp de concentration de Terezin.Avec Retour sur l’angoisse, la question de l’infantile restera présente comme un point de perspective qui apparaît, d’une manière ou d’une autre, dans chacun des textes. Peut-on concevoir des vies psychiques pour lesquelles l’expérience d’angoisse ne se serait pas constituée, une angoisse jamais advenue ?
Si pour Freud au fil d’une évolution marquée par le constat que « ce n’est pas le refoulement qui crée l’angoisse, c’est l’angoisse qui est là la première, c’est l’angoisse qui fait le refoulement ! », il n’en demeure pas moins que même l’angoisse de castration doit être soumise à la question, singulièrement pour ce qu’il en est des femmes.
Reconnaître l’angoisse et travailler avec elle est le « rendez-vous » obligé de l’analyse, comme George Favez l’a autrefois écrit dans un article fondamental, repris ici pour conclure ce livre.
Trois psychanalystes apportent dans un premier temps leurs points de vue sur la liberté et sont discutés : la plupart des maîtres-mots de la théorie disent plus la servitude que l’autonomie, et pourtant la psychanalyse entend bien contribuer à approfondir la notion de liberté.
L’égalité est ensuite abordée à partir de la question « La domination est-elle masculine ? », interrogation sur cette question liée au genre est reprise à partir de trois champs de savoirs différents : la psychanalyse ; la sociologie ; l’espèce avec la réflexion d’un préhistorien.La sexualité, enfin, est l’objet d’un dossier portant particulièrement sur la question de l’homosexualité. Il s’agit d’un dossier historique d’une importance considérable sur les affrontements dans le champ de la psychanalyse sur cette question, depuis les origines jusqu’à aujourd’hui, comportant une bibliographie exhaustive et commentée sur la situation de l’homosexualité dans la formation analytique.
L’œuvre de Lacan a irrigué toute la psychanalyse française, elle l’a bousculée, provoquant des dissensions théoriques et des conflits institutionnels qui ont, pour une part, dessiné son identité d’aujourd’hui.
Il reste que les deux courants, freudien et lacanien, restent très séparés et que les influences, rarement clairement affichés, passent souvent par des emprunts où la rigueur des concepts s’estompent : l’emploi souvent imprécis de la notion de signifiant en serait un exemple. Avec Guy Rosolato, nous avons affaire tout au contraire à une exigence de rigueur et à une fidélité affirmée à toute une partie de l’héritage lacanien à laquelle s’ajoute une intense créativité conceptuelle : il s’agit pour lui non de sacraliser les concepts, mais de les mettre au travail. Travail de passeur – passeur critique – qu’explorent différentes contributions d’auteurs venus d’horizons psychiatriques et universitaires différents. Une grande place est donnée, dans ce livre qui lui est principalement consacré, à ce qui nourrit d’emblée, pour ne jamais la quitter, l’œuvre de Guy Rosolato : la rencontre du surréalisme, toile de fond des trois premiers articles. Les trois articles suivants traitent des voies qui ont été plus tard ouvertes et mise en œuvre : l’inconnu, les cinq axes de la psychanalyse, le signifiant de démarcation.Deux documents permettent d’élargir cette réflexion : l’un reprend un entretien de Raymond Bellour avec Guy Rosolato, l’autre est un texte que ce dernier à écrit à propos de la dégradation des œuvres d’art, un travail qui prend une actualité particulière aujourd’hui.
À quelles conditions la psychanalyse ne sera-t-elle pas une Schwärmerei, pur produit d’une imagination débridée et illuminée ? Cette question, Freud ne cesse de la poser tout au long de son œuvre, que ce soit par la voix du doute intérieur ou par celle de ses contradicteurs fictifs. Car c’est bien de la valeur du doute que dépend la force de la conviction. Ce dont témoigne le retour constant de Freud sur les conditions de son activité de pensée : entre ce qui relève de la croyance et ce qui parvient à s’en dégager, l’audace paye son tribut à l’épreuve toujours inachevée des certitudes.
Conviction donc, bien plus que certitude : c’est là que la psychanalyse forge la relation spécifique qu’elle entretient avec l’instabilité de son objet et de son outil pratique, la méthode. Il appartenait aux successeurs de Freud de poursuivre le questionnement. Ainsi lire Freud fut-il pour Jean Laplanche une tâche qui comprenait intrinsèquement la relecture critique : tâche par excellence de l’héritage, dont témoigne également l’article de Daniel Widlöcher, « Croire en l’inconscient », un texte de 1993 que nous reprenons à titre de document.
Ce neuvième volume de l’Annuel de l’APF rassemble les conférences prononcées lors de deux journées de travail ouvertes au public : les Entretiens de l’Association psychanalytique de France qui se sont déroulés le 18 janvier 2014, avec pour thème « La conviction, en questions », et la journée d’hommage consacrée à Jean Laplanche, qui a eu lieu le 5 octobre 2013, avec pour trame « Le primat de l’autre ».
Ce huitième volume de l’Annuel de l’APF retrace un parcours qui participe au premier chef du legs reçu des fondateurs de l’Association psychanalytique de France. Il réunit en effet des travaux inédits, présentés durant l’année 2013 lors de sessions scientifiques de l’APF, dont on mesurera combien ils rencontrent les questions débattues avec J.-B. Pontalis durant la journée organisée autour de la Nouvelle revue de psychanalyse peu de temps avant sa mort.
Revenir au langage, encore et toujours, malgré les malentendus et parfois les fourvoiements auxquels a donné lieu l’idée d’une exacte correspondance entre l’inconscient et le langage, malgré la double vie des signifiants (linguistiques ou non verbaux), malgré la force de rébellion du faire qui habite tout dire, c’est encore envisager l’héritage de l’APF sous l’angle de l’élaboration de l’enseignement de Lacan. Rupture, reprise, déprise : une intense et féconde confrontation dont témoignent les textes de Guy Rosolato, Didier Anzieu et Jean Laplanche réunis dans le « dossier signifiant ». Des notices indiquant les lieux de conservation et de possible consultation des archives de ces auteurs accompagnent ces republications.
Vents contraires, tempêtes psychiques, obstacles et révisions théoriques, rocs immuables, refoulements et contournements : la psychanalyse, comme la navigation. Depuis les premiers temps de l’invention freudienne, c’est sous le signe de cet art difficile, de ses périls et de sa nécessité incessante que se voit figuré le mouvement qui anime, voire chahute, la pratique et la théorie.
Ce septième volume de l’Annuel de l’APF réunit l’ensemble des conférences et des discussions présentées lors des Entretiens ouverts de l’Association psychanalytique de France qui eurent lieu en janvier 2012, avec pour thème « Courants, remaniements, transformations en psychanalyse ». Ont été adjoints les travaux de nos collègues qui sont intervenus lors des Entretiens de juin 2012 autour du « Roc du féminin », ainsi que plusieurs exposés originaux présentés lors de la Journée annuelle de Lyon (mars 2011) et à l’occasion de débats internes à notre association.
Où l’on constate que les racines pulsionnelles, la différence des sexes et la bisexualité psychique, l’inconciliable aux prises avec le narcissisme, bref, la dissemblance dans tous ses accidents, déroutent sans cesse les traversées de l’embarcation analytique. Au cœur de ce déroutement, les transformations engendrées par le processus analytique. Au cœur encore, les mutations imposées à la conception du modèle de l’appareil psychique par les faits cliniques et les obstacles rencontrés. Au cœur toujours, les développements et les interrogations que l’extension de la pratique a suscités chez les successeurs de Freud.
Car dans l’instabilité du milieu psychique, il n’est de psychanalyse que par les voies de traverse : condition sine qua non de l’émergence de l’érotique, de l’irruption de l’inquiétant, de la productivité de l’étonnement, au fil du transfert, et sur fond de répétition.
Ce sixième volume de l’Annuel de l’APF rend compte, comme les précédents, des travaux suscités dans notre Association par une réflexion continue sur le cœur de notre pratique psychanalytique. Les articles s’organisent selon plusieurs directions, dont on verra aisément qu’elles se recroisent constamment, en multipliant les perspectives.
Sont en effet ici rassemblés en premier lieu certains des exposés présentés en juin et en décembre 2010 lors d’Entretiens de l’Association psychanalytique de France, qui eurent respectivement pour thème « Le jeu » et « Au-delà du complexe d’Œdipe » ; ils sont accompagnés de contributions originales relevant de la même veine.
S’y ajoute le dossier d’une recherche approfondie portant sur l’histoire internationale de la formation et les politiques de l’enseignement. Où l’on saisit en quelque sorte l’autre face de ces enjeux – leur envers institutionnel.
Dans les deux cas, c’est bien « le fil d’Œdipe » qu’il s’agit de tenir, sans omettre la part ludique de la méthode, comme y invite en couverture un Ganymède au cerceau. Lorsque nous nous penchons sur ce que peut être l’au-delà de ce complexe fondamental, ou que nous nous interrogeons sur ce que jouer veut dire dans le processus d’une cure, au vif de l’infantile et du transfert, ce fil nous tient. Théorie et pratique, enseignement et formation : qu’advient-il de ce fil lorsqu’il faut aux fondateurs du mouvement analytique et à leurs successeurs concevoir la diffusion de la psychanalyse et les modèles de sa transmission ?
Le présent et 5ème volume de l’Annuel de l’APF rend compte des « Entretiens de de l’Association psychanalytique de France » qui se sont tenus à Paris, à l’occasion de la Journée ouverte du 23 janvier 2010, sur le thème Idéal et déception.
On retrouvera donc, outre l’argument de la Journée, les trois conférences données par Michel Gribinski, Catherine Chabert et François Villa, ainsi que les discussions proposées à chaque conférencier par Viviane Abel Prot et Josef Ludin.
Fonctions de la fiction fit l’objet d’une autre rencontre scientifique de notre association, et les questions qui y furent soulevées nous sont apparues comme un véritable développement du thème des Entretiens. Aussi la rubrique « Travaux » rassemble-t-elle les contributions d’Edmundo Gómez Mango, Jean-Michel Hirt, Bruno Gelas et Laurence Apfelbaum.
La question de la fiction dans l’écriture psychanalytique rencontre celle de l’interprétation et de ses formes tout comme celle de la fonction qu’y prend le récit. On sait que la psychanalyse nord-américaine a beaucoup débattu des enjeux liés à la narrativité dans la cure. On découvrira dans la rubrique « Documents », en première traduction française, le texte de l’un des plus importants représentants de ce courant herméneutique, Donald P. Spence.
Ce quatrième volume de l’Annuel de l’APF reprend, en leur adjoignant d’autres travaux originaux, des exposés présentés en juin 2008 et janvier 2009 lors d’Entretiens de l’Association Psychanalytique de France qui eurent pour thèmes « Le polyglottisme dans la cure » et « Les courants sexuels ».
Si la cure analytique est cure de parole, cela n’implique pas pour autant que ce qui s’y joue dépende d’une langue donnée. Pour que le processus de la cure s’instaure, la nécessité s’impose de se tenir au-delà de l’illusion d’une communauté de langue. C’est alors le caractère étranger de notre propre langue que l’expérience analytique va faire découvrir.
Car l’investissement de la langue, depuis l’infantile et la séduction de la langue de l’autre, est libidinal. Langue courante et courants sexuels, donc : courants, comme tendances ou ressorts, désignent chez Freud ces mouvements psychiques qui ne sont pas le fait d’une pulsion unique. Soutien, excitation et tendresse de la langue.
Dans la partie Documents, nous publions « Sur le polyglottisme dans l’analyse », texte de référence de Daniel Lagache, qui fut le premier président de l’Association Psychanalytique de France. Nous lui associons l’article, cité par lui, du psychanalyste argentin E. Eduardo Krapf, « Le choix de la langue dans la psychanalyse polyglotte », jamais édité jusqu’ici en français.
Les Entretiens de l’Association psychanalytique de France, qui se sont tenus en janvier 2008, ont eu pour thème : « Maladie et guérison en psychanalyse ». Ce troisième volume L’Annuel de l’APF propose d’abord, en reprenant l’argument des Entretiens, les trois conférences présentées et les discussions auxquelles elles donnèrent lieu.
Guérir en psychanalyse : le mot et l’acte, dans leurs deux acceptions, ne peuvent qu’interroger le mal, la maladie, le malaise. Trois auteurs qui ont participé à la vie scientifique de l’APF poursuivent, dans ce volume, le questionnement des Entretiens, avec leurs travaux sur l’événementialité psychique, la maladie de l’enfant, et le mal dans la culture.
Victor Smirnoff fut une figure éminente de la psychanalyse française et de l’Association psychanalytique de France. L’Annuel de l’APF est heureux, en publiant l’une de ses conférences, de donner témoignage d’une pensée alerte qui explore ici comment la psychanalyse peut se saisir de la question du progrès.
Publication annuelle de l’Association psychanalytique de France, ce second volume, L’Annuel 2008, offre un choix de travaux et d’échanges scientifiques tenus au cours des deux dernières années.
Sont présentées les conférences données aux Entretiens de Psychanalyse de l’APF, tenus en décembre 2006 sur le thème “La relation à l’objet”. Jean Laplanche, Michel de M’Uzan et Daniel Widlöcher font bouger les frontières de la notion d’objet en psychanalyse : revenant sur les controverses qui ont animé l’histoire de la pensée analytique, ils questionnent les diverses représentations de relation d’objet, d’objet-source, de choix d’objet et d’objet-figure. Josef Ludin, Adriana Helft et Dominique Scarfone s’associent au débat par leurs travaux sur les objets de l’identification et l’examen de réalité.
La “technique psychanalytique” est l’autre “objet” de cet Annuel 2008. Quatre exposés présentés dans un cycle intitulé “La règle et le tact” sont ici proposés. Le volume se conclut sur un texte rare de Sylvie Gribinski Nysenbaum, psychanalyste de l’APF prématurément décédée.
Comment articuler, du point de vue psychanalytique, “primitif” et “régression” ?
Ce premier volume articule deux interrogations psychanalytiques, fondamentales depuis Freud.
L’une concerne la notion et l’étendue psychiques du primitif, dans ses formes persistantes et son enracinement culturel dans l’image et la langue.
L’Annuel 2007 publie ici les exposés présentés aux Entretiens de psychanalyse de l’APF qui se tinrent en janvier 2006 et qui rendirent hommage à l’œuvre de Pierre Fédida, dont est présenté à nouveau le texte “Du rêve au langage”.
L’autre s’attache à divers modes d’exploration du primitif : non seulement par la régression dans l’expérience de la cure analytique, mais aussi par l’éclairage que proposent la recherche anthropologique ou la prise en compte de la violence sociale et politique de l’exil et de l’exclusion.