Association Psychanalytique de France

S’opposer

“I would prefer not to” « je préfèrerais ne pas »
Quelques fois – ainsi que Bartleby avec son affirmation négative – s’opposer, immobilise l’objet autant que le sujet, ralentit le mouvement de la vie, décourage les investissements. L’opposition – opposition adressée ou opposition interne – est surtout une opposition suspendue entre vie et mort. […]

L’APF invite à Lyon

Paul Denis
Présence du geste

Les psychanalystes ont pris l’habitude d’opposer le registre de l’acte, de l’agir, au registre des représentations et nous ne distinguons pas assez les différentes formes que l’on peut reconnaitre dans le champ de l’agir : action, acte, passage à l’acte… De surcroit il est un terme qui a pratiquement échappé à tout usage psychanalytique c’est celui de « geste ».

Décomposition de l’identité

L’insistance du discours politique sur la revendication d’identité, nationale ou culturelle, convoque la conception d’un lien social où s’imposent le semblable plutôt que le commun, l’Un contre le divers. Faisant appel au mythe d’une pureté de l’origine, elle pousse au repli ou au refuge recherchés contre la menace de l’autre, de l’étranger. Il nous faut donc tenter une déconstruction, ou plutôt une décomposition de l’identité (le mot, die Zerlegung, est celui de Freud pour la décomposition de la personnalité psychique). […]

Les analystes de l’APF à Nantes : Aimer ou détruire

Aimer ou détruire… On soutiendra à la fois que cette opposition n’a pas d’âge et que notre présent lui donne une acuité privilégiée. Lorsque Freud invente son deuxième dualisme, celui qui oppose les pulsions de vie et de mort, il rappelle qu’Empédocle, avec son duo de l’amour et de la discorde, ne disait déjà pas autre chose. […]

Les figures de la douleur

Le moi naît aussi dans la douleur. Engendrée par le manque de l’objet, la douleur entrecroise corps et psyché.
L’expérience de la douleur est toujours une épreuve qui met au travail les frontières du moi qu’elle a elle-même contribué à établir. Dès lors, les figures de la douleur émergent entre sa force effractante mortifère et sa capacité structurante.

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L’APF invite à Lyon

Michel Gribinski
Entrer dans la technique analytique par ses embarras

On connaît la question extraordinaire que Freud pose très tôt à Breuer : « Comment faire tenir sur une surface plate quelque chose d’aussi corporel que notre théorie de l’hystérie ? » Le fait de deviner – l’Erraten freudien – est pour la technique et son compte rendu l’équivalent du corporel pour l’écriture de la théorie. En cela, la technique est embarrassante : elle relève à la fois de l’exactement et de l’à-peu-près.

L’enfant de la psychanalyse

La psychanalyse a fait naître dans la culture un enfant scandaleux, un être sexuel pervers polymorphe. Elle l’a engendré à partir de l’analyse des adultes, grâce à ce que celle-ci dévoile : la présence de l’infantile à la source des névroses et au cœur de l’expérience du transfert.

L’enfant de la psychanalyse révèle au monde que l’homme n’est pas l’adulte qu’il croyait être, qu’il n’est pas maître en sa demeure, bouleversant ainsi les hiérarchies établies de la culture, troublant la pensée, heurtant l’esprit, et inquiétant les mœurs.

La folie de la norme

La psychanalyse a révélé la singularité de la sexualité humaine, son enracinement dans un sexuel infantile irréductible à toute norme : l’enfant est un pervers polymorphe. Lacan en soulignera l’effet social : « il y a des normes sociales faute de toute norme sexuelle ». […]

Du bon usage de l’affect

À ses débuts, la psychanalyse assigna aux affects un rôle essentiel pour la compréhension des névroses et leur processus de guérison, en valorisant quantum d’affect et catharsis. Il s’agissait dans le devenir conscient du souvenir refoulé d’obtenir une décharge de l’affect qui lui est lié, c’est-à-dire une abréaction.

Aujourd’hui encore, l’idée qu’il ne puisse y avoir de changement psychique sans « agir de transfert » mobilisant la charge affective, est une donnée de base de la pratique analytique. Dans la cure, l’affect ressenti par le moi n’est-il pas en lien avec la réactualisation traumatique d’un état d’excitation et de tension psychique, ressenti comme plaisir ou déplaisir ? Via l’affect, n’est-ce pas le modèle du trauma qui retrouve droit de cité en psychanalyse ?

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La liberté en psychanalyse

Si « Je est un autre », selon le mot de Rimbaud, de quelle liberté le sujet dispose-t-il encore ? La psychanalyse, théorie et pratique de l’inconscient, confirme et renforce l’idée d’une altérité au cœur de la vie psychique.
Elle cultive le paradoxe de souligner le déterminisme qui préside à nos « choix » (qu’il s’agisse « d’aimer ou de travailler »), d’inviter, via le transfert, à la répétition et de se proposer comme une méthode guidée par l’espoir du changement psychique, celui de retrouver une part de liberté vis-à-vis de toutes les auto-entraves dont chacun « se plaît » à s’entourer.

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